20 Janvier 2020

"Nous ne comprenons pas pourquoi 12 écoles cherchent à prendre toute la nation en otage" (SYECO)

Enseignement le 18/11/2019 à 14h15
"Le constat est amer", a affirmé le Secrétaire général des enseignants du Congo (SYECO) à l'issue d'une tournée d'inspection des écoles, organisée ce lundi, à travers la ville de Kinshasa. Alors que le pays compte 499 000 enseignants, repartis à travers ses 26 provinces, la secrétaire générale du Syndicat des enseignants du Congo (SYECO) dénonce le fait que "12 écoles veulent prendre toute la nation en otage".

Au terme de cette ronde effectuée, elle se désole d'avoir "trouvé le Collège Boboto, le Lycée Bosangani et autres en grève" et "où les enseignants sont absents".

Cécile Tshiyombo indique également que "tous les enfants de ces écoles là", mention particulière à "Bokeleale, Notre Dame du Congo, Tobongisa de Kintambo", en sus de celles ci-haut citées, "étaient dans la rue".

"Nous les avons suivis jusqu'au Cabinet du ministre de l'enseignement primaire, secondaire et technique (EPST)",
rapporte-t-elle en revelant que "ces élèves voulaient même se rendre jusqu'au niveau de la Présidence de la République".

D'après les informations qu'il dit avoir reçues des frères et prêtres gestionnaires de ces différentes écoles conventionnées, le SYECO rapporte que "ces enfants sont manipulés par les enseignants".

"Certains élèves nous ont dit qu'il y a des enseignants qui leur demandent de ne pas venir à l'école et de marcher contre la gratuité"
de l'éducation de base, s'indigne Cécile Tshiyombo qui ne comprend pas pourquoi, alors que "nous leur disons qu'il y a la volonté politique, que le deuxième pallier viendra équilibrer nos salaires, ces enseignants ne veulent pas enseigner et écrivent partout des lettres pour demander à d'autres de les soutenir".

Ce week-end, Christophe Lutundula avait estimé, sur TOP CONGO FM, qu'actuellement, il n'est pas possible de dégager les fonds qu'exige la gratuité de l'éducation de base à travers le pays.

Revenant sur les propos de ce député national de l'Opposition, qui pense aussi que maintenir l'exécution de cette disposition constitutionnelle dans le contexte actuel serait pousser à l'échec le Président de la République, Cécile Tshiyombo estime que le plus important est que "le chef de l'État a voulu respecter et faire respecter la Constitution".

L'Eglise catholique soutient la gratuité de l'éducation de base

La semaine dernière, le coordonnateur urbain des écoles conventionnées catholiques a annoncé que "nous n'allons plus faire un pas en arrière sur la fameuse motivation", qu'ont toujours payé les parents depuis pratiquement 28 ans.

Pour l'Abbé Romain Nyanga, cette motivation "est déjà enterrée".

"Quand nous avons vu des tergiversations, des textes à gauche et à droite, j'ai préféré le dire clairement aux enseignants. Nous, les Catholiques, nous ne pouvons pas demander une chose et son contraire dans nos écoles", poursuit-il.

"Il y a eu, sans doute, des gens qui étaient déjà habitués à boire à travers la motivation mais, même là encore, elle n'était pas la même partout", fait savoir le coordonnateur urbain des écoles conventionnées catholiques de Kinshasa.

Dans la capitale, poursuit-il, "je prends le cas de l'Institut Saint Gyavira à Malueka où les enseignants n'avaient jamais atteint 50 USD le mois dans la prime. Les autres quartiers périphériques, la même chose!"

"Maintenant avec la prise en charge, le premier pallier nous donne 320 000 FC sur l'ensemble de 12 mois. Quel soulagement pour les menages, pour les enseignants! Quand le deuxième et le troisième palliers viendront, je crois que cette situation ne se posera pas", espère-t-il.

Pour l'Abbé Romain Nyanga, "le doute chez les enseignants, peut-être, est de savoir quelle sera la hauteur de ces deux palliers. Les bruits se passent davantage du côté des écoles de la Gombe et le ministère est saisi. C'est de son côté que nous attendons la réponse. On ne peut pas regarder du côté des parents".

"L'Église catholique soutient la gratuité et c'est ce qu'elle a demandé depuis", coupe-t-il.

Une minorité qui perturbe Kinshasa...

Réagissant au sit-in organisé par les élèves de ces écoles conventionnées en grève, le Vice-ministre de l'EPST avait également regretté le fait que seules 15 de ces établissements, sur au moins 700 que compte la ville de Kinshasa, sont le théâtre de ces perturbations des activités scolaires.

"Nous allons régler ce problème au cas par cas",
avait promis Didier Budimbu en insistant sur le fait que "la solution sera trouvée avec les enseignants car c'est eux qui partent en grève sans préavis, sans nous saisir".

"Nous sommes ici au ministère de l'EPST parce que nos professeurs ne veulent pas enseigner. Ils disent que leur salaire n'est pas bon et qu'il doit être amélioré"
, avait soutenu une élève parmi ceux qui manifestaient devant le ministère.

Alors que le Cardinal Ambongo appelle à des mesures d'encadrement de cette gratuité de l'éducation de base, afin d'éviter que cette "noble décision ne soit sacrifiée"


Lire aussi:


- Sur au moins 700 écoles que compte Kinshasa, seules 15 posent problème (Budimbu)

Des élèves des écoles conventionnées catholiques en grève ont manifesté ce lundi au ministère de l'EPST

"Le Congo ne changera pas si nous ne nous débarassons pas de notre comportement actuel" (Cardinal Ambongo) 

- "Actuellement, il n'est pas possible de dégager les fonds qu'exige la mise en oeuvre de la gratuité de l'éducation de base" (Lutundula)

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