Gratuité de l'enseignement, « l'État est dans la continuité » (Maker Mwangu)
Enseignement
le 18/01/2020 à 14h28

"L'État doit être dans la continuité. Le plus important, ce sont les résultats. La réussite d'aujourd'hui est liée au démarrage d'hier", a insisté celui qui a été ministre de l'enseignement primaire, secondaire et professionnel de 2007 à 2016.
Invité de l'émission TOP PRESSE sur TOP CONGO FM, l'élu de Tshikapa (Kasai Central) précise que "la thématique de la gratuité n'est pas à prendre de manière isolée. Il faut éviter de tirer des conclusions hâtives".
Cette question "est à inscrire dans un cadre beaucoup plus global".
En septembre 2019, le président Félix Tshisekedi avait inauguré le complexe scolaire Mokengeli dans la commune de Lemba (Kinshasa).
Sans vouloir alimenter la polémique, Maker Mwangu pense qu'il "faut éviter de tomber dans le piège de la complaisance. Les gens oublient facilement. Qui se souvient aujourdhui de l'état du boulevard du 30 juin à l'époque ? Il n'y avait que deux bandes et des manguiers. Après, il y a eu sa modernisation. Mais aujourdhui, avec la construction de saut-de-mouton, les discours changent. Demain, qui se souviendra encore".
Quelle éducation pour la RDC, quel contenu et dans quel envrionnement ?
Auteur de la préface du livre "Il était une fois...", Maker Mwangu fait le bilan de tout ce qui a été entrepris dans le secteur de l'éducation nationale.
"Souvent, on est dans une société où la tradition orale est importante mais pour le besoin de l'histoire, il fallait écrire pour fixer certaines réformes que le pays a connues dans le secteur de l'enseignement", précise-t-il.
Genèse de la gratuité intégrale de l'enseignement
Quand "en 2009, l'ancien président Joseph Kabila m'avait reçu pour me demander de lancer la gratuité de l'enseignement car cette réforme était très importante pour lui", Maker Mwangu dit avoir fait le constat qu'à l'époque, "sur 35 millions d'enfants en Afrique subsaharienne qui n'allaient pas à l'école, la RDC avait à elle-seule le 1/5".
Quand "en 2009, l'ancien président Joseph Kabila m'avait reçu pour me demander de lancer la gratuité de l'enseignement car cette réforme était très importante pour lui", Maker Mwangu dit avoir fait le constat qu'à l'époque, "sur 35 millions d'enfants en Afrique subsaharienne qui n'allaient pas à l'école, la RDC avait à elle-seule le 1/5".
Face à cette situation, "l'ancien chef de l'État m'avait demandé de visiter plusieurs pays où l'enseignement est au centre. À mon retour au pays, je lui ai fait part de ce que j'avais découvert et on a décidé de lancer progressivement le processus de la gratuité".
Qui fut démarrée le 30 août 2010 par Joseph Kabila pour rendre effective la gratuité de l'enseignement de base dès l'année scolaire 2010-2011.
Maker Mwangu se souvient aussi que le gouvernement avait décider d'y aller progressivement, "en attaquant cela avec les 3 premières classes de l'école primaire" mais surtout "pour éviter les effets pervers que pouvait entraîner cette importanhe réforme".
L'élu de Tshikapa avait constaté à l'époque "des résultats impressionnants".
"Nos classes étaient pleines de monde. Nous avions même lancé des campagnes pour améliorer la scolarité de la jeune fille".
Grâce à ces résultats, se souvient-il encore, "nous avions reçu à Kinshasa des grandes personnalités dont la directrice générale de l'UNESCO de l'époque. Ils sont venus ici au pays. J'ai même couvert cette audience que l'ancien président de la République leur avait accordée".
L'UNESCO avait salué l'effort du gouvernement
"Les données de l'UNESCO montraient qu'en peu de temps, sauf à Kinshasa et à Lubumbshai, nous avions réussi à enregistrer plus de 2 millions d'enfants dans nos écoles grâce au déclenchement de cette réforme en 2010".
Maker Mwangu déplore cependant le fait que "les gens pensent ici à Kinshasa que quand rien n'est fait dans la capitale, c'est dire que cela est le cas à l'intérieur du pays".
Avec un budget de 4 à 5 milliards de dollars, le pays "avait un faible budget de l'éducation", souligne l'ancien ministre qui attribue ces efforts sectoriels à une victoire du gouvernement de l'époque de l'atteinte du point d'achèvement de l'initiative Pays pauvres très endettés (PPTE).
Encourager le président Tshisekedi
Maker Mwangu estime qu'il ne faut "qu'encourager le président Tshisekedi à poursuivre cet élan. Les enfants sont là, ça signifie que les besoins sont aussi là".
En septembre 2019, le président Félix Tshisekedi avait inauguré le complexe scolaire Mokengeli dans la commune de Lemba (Kinshasa).
La réhabilitation ainsi que la modernisation de cet établissement scolaire ont été réalisées dans le cadre du programme des 100 premiers jours du chef de l'État.
"J'apprends que la gratuité ne prend pas partout mais elle sera effective", avait déclaré le successeur de Joseph Kabila à la tête du pays.
Alain Tshibanda
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