Les enseignants non payés et les nouvelles unités en grève à Kirumba (Nord-Kivu)

Les enseignants "Non Payés" (NP) et leurs collègues "Nouvelles Unités" (NU) ainsi que ceux qui sont déjà régulièrement rémunérés, tous de la sous-division EPST Kirumba ont entamé, ce lundi, une grève sèche illimitée. Au cours d'une réunion ce week-end et réunis en syndicat, "avec grande indignation", ils ont évalué "les effets induits de la gratuité à savoir le non paiement d'une majorité écrasante des NU et NP par le gouvernement alors que ce dernier est en train de faire tarir, petit à petit, la source qui atteignait la soif de l'enseignant".
Ces professionnels de la craie déplorent également "la création des zones salariales pendant que tous les enseignants sont soumis au même reglèment et programme d'enseignement".
"Pendant l'analyse des problèmes ci-haut constatés, les enseignants se posent la question de savoir combien des jours faut-il faire sans manger vu que leur soif ne cesse de s'aggraver", rapprte Potiphar Tamwite.
Le vice-secrétare permanent du Syndicat des écoles du Congo, pour la sous-division de Kirumba, précise que cet arrêt de toutes les activités scolaires est l'option levée "jusqu'à ce que leur préoccupations trouvent des solutions adéquates".
Dans cette optique, indique Potiphar Tamwite, "les enseignants demandent aux parents de garder à la maison leurs enfants et mettent en garde les chefs et gestionnaires d'établissement qui, des fois, ont toujours exercé une pression sur les esclaves de la craie de reprendre le chemin de l'école".
Pour ces enseignants, qui rappellent l'adage selon lequel "on ne regarde pas celui qui pleure aux yeux", en cas d'une pression de tout genre, "les chefs et gestionnaires d'établissement rencontreront dans leur chemin" une réponse proportionnelle.
Face à une pareille éventualité, préviennent-ils, "ils seront responsables de toute conséquence facheuse qui en découlera".
Cet arrêt de travail est une décision adoptée par les enseignants de Kanyabayonga, Luofu, Miriki, Kirumba, Kayna et environ, des localités où la plupart d'entre eux totalisent 3 mois sans salaire ni prime.
C'est depuis septembre dernier que la gratuité de l'éducation de base est appliquée pour la première fois au pays. Dans la mise en oeuvre de cette disposition constitutionnelle, le Président Félix Tshisekedi avait, à la rentrée scolaire de septembre dernier, reconnu que cette mesure ne prenait pas partout mais qu'elle serait irreversible.
Dans la capitale, les écoles conventionnées catholiques sont en grève depuis une semaine déjà. Cet avant-midi, des élèves de certaines de ces écoles ont manifesté au siège du ministère de l'enseignement primaire, secondaire et technique, reclamant la reprise des cours et l'amélioration des conditions socioprofessionnelles des enseignants.
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Alain Tshibanda
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