20 Décembre 2019

Arrêt de travail dans les écoles publiques de Kinshasa

Enseignement le 19/11/2019 à 08h18
Arrêt de travail dans les écoles publiques de Kinshasa Telle est l'option levée, le 12 novembre dernier, par la Dynamique des enseignants des écoles publiques de la ville de Kinshasa (DEEK).

Dans une déclaration faite lundi à Kinshasa, lue par son rapporteur, cette Dynamique annonce que la reprise des cours est conditionnée par le paiement d'un salaire décent conformément à l'article 32 Alinéa 2 de la Constitution de la RDC.

La DEEK déplore "la confusion délibérément entretenue par les autorités sur l'applicabilité de la gratuité" de l'éducation de base et souligne le fait que "le contenu de l'enveloppe proposée [aux enseignants], soit 210 USD ou l'équivalent en francs congolais, ne pourrait couvrir le loyer, le transport, la restauration, les soins médicaux et les frais de scolarité".

Jacques Tati Muaku Pemba, rapporteur de la DEEK, regrette aussi "l'inexistence d'un cadre de concertation réunissant les récipiendaires, que nous sommes et le gouvernement".

Les enseignants de la ville de Kinshasa disent refuser de "cautionner la médiocrité qui frappe déjà à [leur] porte" et réaffirment leur "ardent désir de donner toujours le meilleur" d'eux-mêmes.

Considérant que les faits évoqués ci-haut "pourraient, dans un sens ou dans un autre, avoir de l'impact sur la qualité de [leur] service et de [leur] rendement", ces enseignants ont décidé un arrêt de travail dans toutes les écoles de la ville de Kinshasa.

En attendant, ils invitent "le gouvernement de la République à ouvrir sans délais des pourparlers avec la vraie délégation des enseignants", qu'ils disent incarner au sein de la DEEK.

Cette structure a désavoué "totalement toutes les autres organisations syndicales de l'EPST qui, dorénavant, ne devront plus nous engager quant à ce".

Lundi dernier, des élèves des écoles conventionnées catholiques ont organisé un sit-in devant le ministère de l'EPST, réclamant la reprise des cours et l'amélioration des conditions salariales de leurs professeurs par le gouvernement.

Le Vice-ministre de l'EPST, qui déplorait quelques heures avant le fait que ces enseignants avaient décrété la grève sans préavis, a affirmé que ceux-ci risquent d'être remplacés par d'autres nouvelles unités, si cette grève persiste.

"On ne peut pas comprendre pourquoi 12 écoles de Kinshasa veulent prendre toute la nationa en otage", a soutenu Cécile Tshiyombo du Syndicat des enseignants du Congo (SYECO) qui, sur base des informations glanées au niveau des gestionnaires desdites écoles conventionnées catholiques, pense que ce sont "les enseignants qui manipulent les élèves contre la gratuité de l'éducation de base", que met en œuvre le gouvernement depuis la rentrée scolaire de septembre.

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Alain Tshibanda 


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