30 Octobre 2019

"Les entreprises belges sont réellement intéressées par une relance de leurs activités en RDC" (T. Bouuaert)

Politique le 29/10/2019 à 16h16
"Je peux vous confirmer que nos entreprises [belges] sont réellement intéressées par une relance de leurs activités au Congo et avec le Congo", a fait savoir, ce mardi à TOP CONGO FM, Thierry Claeys Bouuaert.

Le Vice-Président de la Chambre de commerce Belgo-Luxembourgeoise rappelle même que "nous avons été très heureux du passage de votre Président à Bruxelles".

"Nous l'avions d'ailleurs reçu à la Chambre de commerce dans un événement qui a été très suivi et attiré beaucoup d'intérêts de la part des milieux économiques belges", se souvient Thierry Claeys Bouuaert.

Améliorer le climat des affaires, un impératif...

S'agissant des préalables pour faciliter cette relance, il reconnaît qu'il "y a un gros travail de fond à faire".

"Le Président [Félix Tshisekedi] ne s'en est pas caché" car "il y a un climat des affaires qui reste à améliorer".

Mais, souligne le Vice-Président de la Chambre de commerce Belgo-luxembourgeoise, "cela n'empêche que même durant toutes ces années d'un petit peu de glacis, beaucoup d'entreprises belges sont restées actives où des partenaires congolais y travaillent au Congo".

Par rapport aux années Mobutu, Thierry Claeys Bouuaert reconnaît quelques améliorations et estime que pour l'instant, "il y a un grand tissu des PME qui a des relations. Il y a beaucoup des Congolais qui sont en Belgique et qui travaillent avec leur pays".

"Nous avons, dans nos membres à la Chambre de commerce, plusieurs entreprises qui restent actives et qui, malgré les difficultés du terrain, n'ont jamais d'ailleurs coupé leurs liens", précise-t-il en relevant le fait qu'ils ont aussi apprécié de voir "le Président Tshisekedi rouvrir et réchauffer la relation [de la RDC] avec la Belgique".

Une mission belge pour mars 2020

"Nous serons prêts à répondre à cet appel [du Président]", promet-il.

"Nous avions envisagé une mission maintenant en début novembre mais il se fait qu'en concertation avec nos partenaires au Congo, [notamment] la Fédération des entreprises congolaises (FEC) et après une semaine belge très réussie à Kinshasa, il s'est avéré que la programmation de cette mission en novembre était bien prématurée dans la mesure où il reste de encore du travail de mise en place à effectuer et de disponibilité aussi des acteurs principaux".

Ainsi, soutient Thierry Claeys Bouuaert, "la décision de reporter cette mission à la fin du premier trimestre de l'an prochain a été faite en parfaite coordination avec nos contacts à la Présidence du pays".

Le report n'est donc pas du à un désintérêt ni au fait que, comme certains médias en Belgique l'avaient supposé, qu'il n'y a pas d'interlocuteurs en RDC à même de répondre aux attentes des opérateurs économiques belges.

"Ça n'a rien à voir car il s'agit plutôt véritablement d'une question d'organisation qui avait un peu d'entrechocs en novembre", souligne le Vice-Président de la Chambre de commerce belgo-luxembourgeoise.

"On a pris la sage décision de la reporter et vous pouvez d'ailleurs le voir sur le site des régions belges. Elle sera menée [notamment par l'agence des entreprises wallonnes en exportation]. Nous avons tout espoir que la Flandre pourra se joindre et en faire une belle mission en mars prochain", a-t-il laissé entendre.

Ne pas négliger l'intérêt de la Flandre pour la RDC

Quant à savoir si la Flandre n'est pas aussi volontaire comme la Wallonie, Thierry Claeys Bouuaert reconnaît ne pas parler au nom de cette région mais affirme que "dans la Chambre de commerce, [il y a] nombre d'entreprises flamandes qui sont très dynamiques au Congo dans différents secteurs".

"Leur intérêt n'est certainement pas à dénier au Congo", soutient-il en précisant qu'il y a bien de raisons de vouloir y amener d'autres.

Celles qui sont membres de "la Chambre [de commerce] connaissent déjà bien le terrain. L'ouverture faite par le Président et par les autorités congolaises aujourd'hui, vers la Belgique et l'Europe, est un mouvement qui, nous l'espérons, pourra connaître des réponses positives".

Un autre point très important, ajoute le Vice-Président de la Chambre de commerce belgo-luxembourgeoise, est que "la Banque mondiale est saisie du dossier. On peut s'attendre à des prochaines évolutions importantes".

"Ce sont des raisons pour lesquelles il y avait tout intérêt à reporter, au début de l'année prochaine, la mission", précise-t-il.

Les Belges connaissent mieux la RDC

Thierry Claeys Bouuaert refuse de voir, dans le volonté belge de relancer les intérêts économiques au Congo, un retour messianique car "on n'est plus à cette époque".

Sur un ton plein d'humour, ponctué de brefs moments de rire, il indique que "nous avons simplement une capacité pour répondre aux besoins", relevant également le fait que malgré une présence soutenue et compétitive,  notamment des chinois, les entreprises belges connaissent "mieux le Congo que les autres".

"Nos partenaires et les réponses des entreprises belges peuvent être plus efficaces parce que plus adaptées au dialogue et à l'écoute des congolais", insiste Thierry Claeys Bouuaert.

Dans des grands chantiers du style Inga, nuance-t-il, "il faut reconnaître qu'il n'y a plus un seul pays unique qui peut répondre à ça".

Qu'à cela ne tienne, "nous avons encore de très grandes entreprises qui peuvent jouer tout leur rôle en matière d'infrastructures, des grands chantiers aussi et de créer des partenariats".

"La Belgique est mon autre Congo", avait affirmé le Président Félix Tshisekedi lorsqu'il y est arrivé notamment pour un tête-à-tête avec le Roi Philippe.

À ce propos, Thierry Claeys Bouuaert répond que "je ne peux pas dire que le Congo est mon autre Belgique mais le Congo est mon autre pays".

"J'y ai travaillé plus de 30 ans et depuis une dizaine d'années, je n'y suis pas allé mais je garde contact et je suis régulièrement sur terrain. Je garde encore de bonheur à me retrouver chez moi au Congo", un sentiment qu'il attribue à plus d'un belge.

Alain Tshibanda 
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