UNIKIN, le calvaire des étudiants étrangers et ceux venus de l'intérieur du pays
Enseignement
le 10/01/2020 à 13h30

"Je n'ai pas de famille ici à Kinshasa. Sur 100% des filles qui sont restées ici au home, on a au moins entre 65 et 75 qui viennent de l'intérieur du pays", explique Gaëlle Lilanga, elle-même venue de la province de l'Equateur et sans famille à Kinshasa.
Maire générale adjointe du Home 150, où sont généralement logées les étudiantes, elle se demande où "ces filles vont aller" au terme de ce déguerpissement.
D'après Gaëlle Lilanga, "il y a un risque qu'après 4 ou 5 mois, qu'elles deviennent des prostituées car elles ne savent pas comment vivre, comment se nourrir".
"Je viens du Cameroun. La décision m'a été vraiment très fatale", déplore un étudiant camérounais qui rappelle avoir été accueilli au campus par un "aîné [de même nationalité que lui] qui a malheureusment déjà terminé ses études".
Et maintenant, précise-t-il, "je me retrouve pratiquement seul".
"Nous avions choisi le home pour des raisons de sécurité et par rapport aux contraintes financières, dont le coût de la vie ici au Congo", indique .
La suspension des activités à l'UNIKIN ainsi que le déguérpissement des étudiants ont également eu un onde de choc sur cette partie de la ville de Kinshasa. Les différents petits commerces tenus par les familles avoisinant le campus universitaire sont restés fermés.
Un étudiant venu de Kabeya Kamuanga, une localité du Kasai oriental, s'est vu contraint de vendre ses biens pour trouver les moyens de survivre à cette situation.
Après avoir vendu tous ses biens, Bernard Mwanji explique dit avoir "l'impression d'arrêter les études pour retourner au Kasaï".
Des armes en guerre retrouvées à l'UNIKIN après le déguérpissement des étudiants
Jeudi, des armes de guerre ont été retrouvées sur le campus universitaire après le délogement des étudiants qui occupaient les homes. Ce vendredi, le commandant de la police ville de Kinshasa a déploré le silence de la part des organisations de défense des droits de l'homme alors qu'un policier au moins a été tué lors de ces manifestations de contestation contre la majoration des frais académiques à l'UNIKIN.
Lire aussi:
Alain Tshibanda