Juge accesseur tué à Popokabaka (Kwango), la société civile interpelle la justice
Justice
le 15/12/2019 à 13h40

"La NSCC constate que le dossier semble se focaliser qu'autour d'un seul prévenu à Kinshasa alors que la majorité des présumés auteurs de cet acte ignoble se promène librement à Popokabaka et à Kenge", lit-on dans la lettre de Jonas Tshiombela, son coordonnateur national.
Devant cette situation, indique sa correspondance, la NSCC veut voir le Procureur général près la Cour de cassation prendre les dispositions idoines et "dénonce, avec la dernière énergie, les manœuvres orchestrées dans l'instruction" de ce dossier.
Les circonstances du double homicide...
Âgé de plus de 60 ans et père de 15 enfants, Georges Mbaya était juge accesseur du secteur de Ngowa dans le territoire de Popokaba dans la province du Kwango.
"Il a été assassiné en date du 23 mars 2019 par un groupe d'étudiants de l'ISP/Popokabaka dans l'indifférence totale des autorités locales et celles de l'ISP/Popokabaka", renseigne le communiqué de la NSCC.
D'après les informations recueillies par cette organisation, son meurtre fait suite au décès, le 22 mars 2019, "de Monsieur Pierre Lewula, assistant à l'ISP/Popokabaka, mort électrocuté par la foudre dont l'origine et les causes ne sont pas encore élucidées jusqu'à ce jour".
La mort de cet assistant a été le déclencheur de l'assassinat du juge accesseur.
"Pour venger la mort de leur assistant, un groupe d'étudiants inciviques se rendra, le lendemain au petit matin du 23 mars 2019 dans le secteur de Ngowa scandant des chansons et cris de guerre", et vont saccager et brûler la maison de Georges Mbaya, "sous prétexte qu'il serait l'auteur de la mort de cet assistant".
D'après la NSCC, "c'est en tentant de s'en fuir que Monsieur Georges Mbaya a été rattrapé et maîtrisé par les étudiants. Il sera sauvagement assassiné dans l'indifférence totale des autorités administratives et policières de la place. Après leur forfait, [son] corps a été enterré discrètement en l'absence de membres de sa famille sur ordre de l'administrateur du territoire sans considération de la dignité humaine et respect de traditions locales".
Non à la République des intouchables et à l'impunité
Face à cette situation, la NSCC "invite [le Procureur général près la Cour de cassation] de se saisir de ce dossier et d'instruire le Procureur général près la Cour d'Appel de Kenge pour la réouverture de ce dossier afin de confronter toutes les parties et personnes impliquées de près ou de loin".
Elle souhaite aussi "l'envoi d'une commission rogatoire comme requis par le Parquet près le Tribunal de grande instance de Kinshasa/Gombe en vue d'effectuer des enquêtes et audition des temoins".
Alain Tshibanda
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