"Dans le secteur agricole, la RDC a beaucoup à apporter à l'Afrique" (BAD)
Comment mettre fin à la carence du maïs, produit localement, et réduire l’importation de sa farine? Tels sont les questions au centre de la rencontre, le week-end dernier au siège de l’Institut international d’agriculture tropicale (IITA, en sigle), entre Dr Soon Kim, consultant de la Banque africaine de développement (BAD) avec plusieurs experts et entrepreneurs congolais dans le secteur agricole. Prenant part à ces échanges, le représentant a.i de la BAD a relevé le fait que dans le secteur agricole, particulièrement dans la filière du maïs, la "RDC a beaucoup à apporter à l'Afrique".
"Parmi les 5 grandes priorités de la BAD, l'une porte sur l'ambition de nourrir l'Afrique et pour nous, un pays comme la RDC a un grand rôle à jouer dans l'atteinte de cet objectif", a souligné Donatien Kouassi Akoupo.
Le constat fait par la BAD est que malheureusement, la RDC est actuellement un grand importateur des produits agricoles. Et annuellement, environ 1,5 milliard de dollars américains sont investis dans l'importation des produits agricoles, "ce qui n'est pas acceptable au regard du potentiel qu'a ce pays", souligne le représentant a.i de la BAD en RDC.
Pour faire face à ce paradoxe, la BAD s'est engagée à soutenir l'agriculture en RDC "avec une priorité accordée à l'amélioration de la productivité mais aussi au développement de l'agri-business dans ce pays", revèle Donatien Kouassi Akoupo.
En marge de cette rencontre, le coréen Dr Soon KIM et améliorateur de maïs, dont les travaux ont le mérite d’avoir permis au Nigéria de devenir un des pays africains exportateurs de cette denrée alimentaire, a procédé à la remise, au nom de la BAD, des matériels génétiques du maïs à l’Institut national d’études et recherches agronomiques (INERA en sigle) dans le but d’accompagner le processus du renforcement du secteur semencier en RDC.
"Je vais donner mes idées pour révolutionner le secteur du maïs en RDC. Je ne vais pas seulement me limiter à partager mes semences mais faire aussi en sorte que la RDC devienne un exportateur de maïs, compétitif par rapport aux autres pays de la région comme la Zambie. J'ai appris que votre nouveau Président [de la République] veut combattre la pauvreté. Je pense que c’est le meilleur moment pour faire une révolution notamment dans le secteur du maïs", a fait savoir Dr Soon KIM.
Parmi les semences apportées et remises à l'INERA, poursuit-il, "il y a aussi le maïs noir qui traite le diabète du type 2, celui qu’on attrape suite à notre régime alimentaire".
"Avec la BAD, l'IITA et ma propre contribution, nous proposons une approche qui va aider pour avoir un programme national fort en matière de production et d’exportation de maïs en RDC", soutient Dr Soon KIM.
De son côté, le directeur général de l’INERA, a affirmé que des grands efforts seront consentis afin de faire face au problème de pénurie de maïs que rencontre le pays.
"Alors que les conditions écologiques sont réunies, la production de maïs en RDC est toujours faible par rapport aux autres pays voisins qui l'alimentent en cette denrée alimentaire", explique le directeur général de l'INERA qui rassure que "des solutions viennent d'être trouvées. Au-delà des semences que nous devons actuellement remettre aux paysans, nous devons obtenir des varités hybrides de maïs par la recherche (à l'INERA) pour ensuite les diffuser parmi les paysans",
Il y a quelques semaines, rappelle le professeur Mbuya Kankolongo, "il s'est posé un problème de penurie de maïs dans les anciennes provinces du Katanga et dans l'espace kasaïen. Le but de cette réunion est de nous permettre de comprendre pourquoi la productivité du maïs est faible au Congo", a-t-il laissé entendre.
Après la remise de ces matériels génétiques à l’INERA, un atelier est prévu du 04 au 06 novembre 2019 à Kinshasa dans le cadre de la mise en œuvre du programme Technologies pour la transformation de l’a griculture en Afrique (TAAT), exécuté par l’IITA et appuyé par la BAD.
Sur son compte Twitter, le professeur David Bugeme, point focal du programme TAAT en RDC, s'est félicité de la tenue de ces échanges sur le développement de la chaîne de valeur de maïs sur le territoire congolais.
Cet atelier devra dégager les objectifs en fonction des défis rencontrés par des projets d'appui dans le secteur agricole afin que les technologies soient applicables sur terrain et à la portée des agriculteurs en RDC.
Alain Tshibanda
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