15 Janvier 2020

Appel à un arrêt de travail dans tous les services publics du pays à partir du 14 janvier (Syndicats)

Justice le 04/01/2020 à 09h49
Appel à un arrêt de travail dans tous les services publics du pays à partir du 14 janvier (Syndicats)

Menace d'arrêt de travail dans tous les services publics sur toute l'étendue du pays à partir du mardi 14 janvier 2020. Les agents et fonctionnaires de l'État s'opposent à une imposition par le gouvernement de leurs rémunérations, qu'ils jugent déjà modiques. C'est ce qui ressort de l'Assemblée générale extraordinaire, hier vendredi à Kinshasa, qui a réuni les 600 délégués syndicaux de l'administration publique.

"Après examen, [les fonctionnaires] demandent au gouvernement de surseoir à sa décision de retenir 15% sur les primes des agents et de retenir 4 000 FC ou 2 000 FC sur leur salaires", rapporte Fidèle Kiyangi.

Pour le porte-parole de circonstance, ils demandent "au gouvernement de ne pas commettre cette erreur".

"Nous allons tout de suite adresser une correspondance au premier ministre pour lui demander de nous recevoir le 10 janvier, afin que nous puissions examiner froidement la question", ajoute-t-il.

Non à un salaire de misère

À en croire ses propos, les fonctionnaires "ne refusent pas de payer l'impôt, reconnaissant qu'il est un devoir de tout citoyen, mais ils veulent savoir sur quoi on veut retenir l'impôt".

Agents et fonctionnaire de l'État déplorent "un salaire de misère. À celui qu'on paye 85 $, on va retenir l'impôt. Celui qui n'a pas l'indemnité de transport mais qui est contraint de venir chaque jour au travail, celui à qui on ne donne pas l'indemnité de logement, c'est à celui-là qu'on vient demander l'impôt?", s'interroge-t-il.

"Vous allez comprendre que c'est une provocation", s'insurge Fidèle Kiyangi qui estime également que c'est "un manque de considération vis-à-vis du fonctionnaire".

Il rappelle que "le protocole que [agents et fonctionnaires de l'État avaient] signé avec le gouvernement n'a pas été respecté par le gouvernement jusqu'à ce jour".

Au gouvernement de réduire son train de vie

Pour les délégués syndicaux, c'est plutôt au gouvernement de réduire d'abord par deux son train de vie. Ils sont d'avis que l'exécutif central doit aussi commencer à retenir l'impôt sur les salaires des ministres, les chefs d'entreprises et leurs cabinets, à qui ils reconnaissent l'attribution de plusieurs avantages, notamment les frais d'installation, de transport, de logement, des soins médicaux, les allocations familiales.

Plus d'une année après, le gouvernement n'a jamais respecté le protocole d'accord signé avec les fonctionnaires. Dans cet arrangement, il a été convenu l'équivalent de 100$ comme salaire du dernier fonctionnaire.

Propos prémonitoires d'Adolphe Muzito?

Le 23 décembre 2019, l'ancien premier ministre sous Joseph Kabila avait envisagé l'impossibilité, pour l'actuel président de la République, de tenir ses promesses électorales en rapport avec la rémunération des agents et fonctionnaires de l'État.

"Les promesses de campagne de Félix Tshisekedi l'obligent à aligner la masse salariale à un niveau que le budget [2020] ne pourra pas couvrir", avait prévenu le coordonnateur de Lamuka lors de sa conférence de presse, au cours de laquelle il a appelé à faire la guerre contre le Rwanda pour ramener la paix à l'Est du pays.

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- Les promesses de campagne de Félix Tshisekedi l'obligent à aligner la masse salariale à un niveau que le prochain budget ne pourra pas couvrir (Muzito)

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Alain Tshibanda 

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