24 Décembre 2019

Les promesses de campagne de Félix Tshisekedi l'oblige à aligner la masse salariale à un niveau que le prochain budget ne pourra pas couvrir (Muzito)

Politique le 23/12/2019 à 16h05

Le Président Félix Tshisekedi a "fait de promesses de campagne qui l'oblige à aligner la masse salariale à un niveau que le prochain budget, et sutout en janvier 2020, ne pourra pas couvrir", prévient l'actuel coordonnateur de Lamuka.

"Il avait promis un budget de plus ou moins 10 milliards en 2019. Il est en train de terminer ce budget là pour un total cumulé de 4,7 milliards, avec un déficit qui va approcher les 400 millions de dollars", a affirmé Adolphe Muzito qui considère que cela s'explique par le fait que le chef de l'État "a fait adhésion à un pouvoir politique qui ne lui permet pas, même si il se pose aussi un problème de capacité de son côté".

"Ce régime ne lui permet pas de faire de réformes. C'est un pouvoir conservateur auquel il a fait allégeance", souligne l'ancien Premier ministre sous Joseph Kabila. 

Pour 2020, poursuit-il, le Président de la République "a fait un budget de 12 milliards. Cela signifie mensuellement qu'il pense pouvoir collecter près d'un milliard des dollars Mais quand vous programmez une telle augmentation, il faut regarder ce que vous avez réalisé le dernier mois de l'année précédente. En moyenne par année, pour l'exercice budgétaire précédent, il aura collecté plus ou moins 4,7 milliards mais maintenant pour l'année suivante, il pense qu'il pourra faire le double ou plus".

"Moi, je ne le vois pas augmenter le budget d'un exercice. Je ne le vois pas passer d'une trésorie mensuelle de plus ou moins 400 millions de dollars à 900 millions de dollars", s'inquiète Adolphe Muzito.

Dans ce contexte, prévient-il, le Président Tshisekedi "sera obligé de recourir à la planche à billet pour financer la différence des dépenses que les recettes fiscales classiques ne pourront pas de couvrir, soit alors il ne va pas respecter ses engagements pris". 

"Vous avez entendu que la REGIDESO a de difficultés. C'est parce que l'Etat congolais ne paie pas sa facture auprès de ses institutions", explique-t-il.

"Vous me demandez de l'aider. Je l'aide en faisant de propositions mais pas en entrant dans un pouvoir dont il n'a même pas le contrôle", martèle Adolphe Muzito.

FCC-CACH, une cohabitation qui ne dit pas son nom

"Vous vous rendez compte que cette soi-disante coalition, qui n'est rien d'autre qu'une cohabitation, ne fonctionne pas. Il y a méfiance et une cacophonie au sommet de l'État", constate-t-il.

"Vous voulez que je le soutienne comment? A-t-il besoin de mon soutien?",s'interroge le coordonnateur de Lamuka qui considère que le Président de la République"a déjà un gouvernement qui est soutenu par un Parlement".

"Il a promis un budget mais il est en train de finir l’année avec un déficit. Les promesses qu’il a faites l’oblige à aligner le budget à un niveau qu’il ne pourra pas. Il sera obligé de recourir à la planche à billet pour financer la différence des dépenses que les recettes classiques ne lui permettront pas de mettre en oeuvre. Ou alors, il ne va pas tenir ses promesses",ajoute-t-il.

"Je vais l’aider en faisant des propositions. Mais je ne vais pas l’aider en entrant dans un pouvoir dont il n’a même pas le contrôle", indique-t-il.

"Marti Fayulu est le Président élu mais non investi. Nous sommes au Parlement, nous reconnaissons qu'il y a un pouvoir mais il est illégitime. Nous sommes dans la rue pour faire partir ce pouvoir", rétorque Adolphe Muzito à ceux qui estime que Lamuka a une posture ambigüe.

Mais, poursuit-il, "ce pouvoir partira par le fait du peuple et par la vérité des urnes".

Tournée à l'étranger sans plan

"Je vois que Monsieur Tshisekedi est en train d'effectuer plusieurs déplacements pour trouver des financements pour le pays. C'est normal. Mais je constate qu'il le fait sans plan", déplore l'ancien Premier ministre qui en veut pour preuve le fait que jusqu'ici,"il n'a pas encore signé un contrat".

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Alain Tshibanda

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