A Kingakati, le FCC fait une autopsie de son échec à la présidentielle de décembre 2018
Politique
le 24/12/2019 à 14h23

Il y a entre autres, « le contexte vicié par des interférences extérieures et une campagne de désinformation menée par certains princes de l’église qui ont accru la méfiance des électeurs vis-à-vis du candidat Fcc à la présidentielle », pointe Néhemie Mwilanya.
Il a également mis en évidence, dans le même rapport transmis à Joseph Kabila, « les troublantes difficultés du transfert du même corps électoral des élections législatives nationales provinciales sur le candidat Président FCC ».
Ceci s’expliquerait par le fait de la « campagne de désinformation » menée par des prélats catholiques, laquelle aura été particulièrement défavorable à Emmanuel Ramazani Shadari.
La thérapie de groupe et diagnostic…
Au cours des débats qui s’en sont suivi, Néhémie Mwilanya a révélé qu’« engagé dans une véritable logique de thérapie de groupe, tous les regroupements politiques du FCC, les partis politiques, les personnalités, la société civile ainsi que le candidat à la présidentielle [Emmanuel Ramazani Shadari] lui-même, se sont livrés à une autocritique sans complaisance sur les causes de notre échec à la présidentielle ».
Il en est ressorti, entre autres, le constat faisant état d'une mauvaise communication au sujet des 18 ans de pouvoir de Joseph Kabila, la précarité sociale liée à une gouvernance qui n’a pas orienté ses actions au cours de deux dernières années, précédant le scrutin, vers certains besoins primaires de la population, privilégiant le financement des élections et la stabilité macro-économique.
L'autocritique épingle aussi la supervision de la campagne par des gouverneurs-coordonnateurs du FCC, qui étaient eux-mêmes candidats et en cette position, ont mal orienté toute la logistique de la campagne tout en nourrissant parfois des conflits avec les autres candidats.
Une autre raison est le choix tardif du candidat FCC à la présidentielle, qui n’a donné le temps suffisant à ses sociétaires de mener une campagne de qualité.
Le FCC déplore également le comportement égocentrique de certains acteurs sur terrain qui, soit ont privilégié leur campagne personnelle, soit ont purement et simplement trahi en faisant la campagne d’autres candidats à l’élection présidentielle.
La famille politique de Joseph Kabila déplore la mauvaise gestion et une répartition inégale des fonds alloués à la campagne électorale,m ainsi que l'influence négative des écoles catholiques qui ont servi des bureaux de vote, constatée à travers le favoritisme de leur personnel au profit des témoins des candidats de l’opposition.
Les nombreuses querelles des Chefs autour de l’autorité morale à la veille du grand scrutin n'a pas favorisé le positionnement du candidat du FCC.
Lors de ces assises de Kisantu, Emmanuel Ramazani Shadari avait plutôt regretté « la décision de reporter du 23 au 30 décembre 2018, dans la mesure où elle a été fatale sur les chances de succès du [FCC] ».
Des recommandations pour l’avenir…
De ce diagnostic plutôt exhaustif, le FCC s’est résolu en interne notamment de discuter et parfaire le processus participatif et le timing de désignation du candidat Président de la République.
Il reconnaît utile de permettre à ses candidats aux législatives de descendre beaucoup plus tôt dans les circonscriptions électorales.
Les sociétaires du FCC envisagent sa restructuration afin d’assurer son fonctionnement efficient.
Ils souhaitent aussi mettre sur pied une commission pour retracer les fonds et matériels mis à la disposition du candidat FCC à l'élection présidentielle de décembre 2018.
Par ailleurs, le FCC veut travailler pour se rapprocher d'avantage du monde religieux particulièrement de l’église catholique et, enfin, prendre des initiatives pour relancer les contacts diplomatiques avec les partenaires de la RDC.
Eric Lukoki
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