"Depuis que la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) est suspendue, on sent que les ventes reprennent. C'est vrai qu'on est dans une période particulière avec le confinement de la Gombe. Kinshasa ne tourne pas normalement, le marché central qui brasse énormément de ventes est fermé, mais si on n'avait pas suspendu la TVA, la situation serait certainement pire pour nous", estime John Mwenda, directeur général adjoint de Cowbell/RDC, une entreprise  de fabrication des produits laitiers qui souhaite, comme nombre de producteurs locaux, la suppression de la taxe sur la valeur ajoutée sur les biens de consommation.

Invité de la rédaction sur TOP CONGO FM, il rappelle que "l'Angola a aussi la TVA, mais ne l'applique pas sur les produits de première nécessité. C'est la même chose au Congo-Brazzaville où, non plus, on n'applique pas la TVA sur les produits de base. Du coup, les produits coûtent beaucoup moins chers".

Pour le directeur général adjoint de Cowbell/RDC, "le gouvernement doit bien comprendre que la RDC est en compétition avec tous ses pays voisins. Donc si la RDC n'est pas compétitive, on donne le marché aux autres".

Il note que "ce qui est dommage est qu'on est potentiellement un grand marché, avec 80 millions d'habitants et si on se rend pas compétitif, on offre ces 80 millions d'habitants aux pays voisins. Et (par conséquent), les emplois sont créés dans ces pays là au lieu d'être créés en RDC".

Encore que, révèle-t-il, "tous ces pays voisins (de la RDC) ont développé des routes. Aujourd'hui, l'Angola a développé une route (qui va) jusqu'à Lufu (dans le Kongo Central). Ils ont également une route qui va jusqu'à Mambuji au Kasaï".

Et de déplorer : "en réalité, aujourd'hui, nous sommes face à une situation où les clients (Congolais) peuvent aller s'approvisionner dans les pays voisins à moindre coût et ces produits, qui entrent sans payer des taxes, sont quasiment les mêmes marques que celles commercialisées par des entreprises de la RDC".

Raison pour laquelle "toute l'industrie de la RDC est en train de perdre face à la concurrence à laquelle on peut rien faire en réalité", tranche-t-il impuissant.

Éric Lukoki