Un mort, activités paralysées à Beni, la population manifeste pieds nus
Grands lacs
le 02/12/2019 à 14h08

Aujourd’hui, comme tous les jours précédents, les activités sont paralysées dans cette partie du pays, "la fumée des gaz lacrymogènes, balles tirées en l’air et feux allumés par des manifestants, couvrent le ciel de la ville", a appris TOP CONGO FM.
"On ne peut se solidariser avec ce qui se conjugue localement", explique un habitant qui confie que "nous pleurons avec toutes les familles endeuillées parce que nous sommes nous-mêmes exposés".
"Nous ne savons pas si d’ici quelques matins, ça sera le tour de qui", renchérit-il, résigné.
Il tient à signifier qu'il "n’y a personne qui nous a forcés [à marcher pieds nus]. Personnellement, je viens de faire 3 kilomètres, depuis ma maison, jusqu’ici au rond-point", renseigne-t-il.
La tension est demeurée vive jusque dans la mi-journée, particulièrement dans le quartier Matonge dans la commune de Mulekera. C’est ici qu’un manifestant, prénommé Olivier et non autrement identifié, a été tué alors que les routes principales et secondaires de cette municipalité restent bloquées.
"On manifestait. Le policier, qui était près du mur de l’enclos Enra, a tiré sur Olivier. Moi, je me suis couché. Le policier a tiré lorsqu’Olivier ramassait un projectile", relate-t-il, témoin du drame.
Le prénommé Olivier est un énième manifestant tué, depuis le 20 novembre, dans les manifestations contre le massacre des civils à Beni et le départ de la MONUSCO, accusée d’inaction et/ou de complicité.
Le 27 novembre, Matthieu Kambale Mathe informait la Présidente de l'Assemblée nationale qu'il "ne parviens pas à supporter la souffrance des peuples qui [l'ont] élus à Beni, triangle de la mort, en restant à Kinshasa".
L'élu avait alors décidé de "rentrer à Beni et mourir avec ce peuple, enterrer les membres de [sa] famille qui viennent d'être massacrés après tant d'autres au village Maleki".
L'élu avait alors décidé de "rentrer à Beni et mourir avec ce peuple, enterrer les membres de [sa] famille qui viennent d'être massacrés après tant d'autres au village Maleki".
Eric Lukoki
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