3 Décembre 2019

Atou Matubuana et Justin Luemba réhabilités, une humiliation pour le Kongo central (Phoba)

Politique le 02/12/2019 à 15h41
Atou Matubuana et Justin Luemba réhabilités, une humiliation pour le Kongo central (Phoba) Après le Front commun pour le Congo (FCC) qui s'est opposé à la réhabilitation du gouverneur Atou Matubuana et de vice-gouverneur Justin Luemba, depuis le vendredi 29 novembre dernier sur décision du Vice-Premier ministre en charge de l'intérieur, c'est Adrien Phoba qui vient de dénoncer un "acte qui humilie la province du Kongo central".

"Nous ne comprenons pas comment des autorités, exposés tout nues à travers le monde, puissent être réhabilités", assène l'élu de Boma.

Adrien Phoba annonce son prochain séjour à Matadi, Boma et dans le Bas-Fleuve où "ils seront dans les rues pour montrer au Vice-Premier ministre que ce qu'il vient de faire, le peuple Ne Kongo n'est pas d'accord".

"Le peuple Ne Kongo ne va plus accepter que ces gens, qui ont jeté l'opprobre sur la province, puissent continuer à la diriger", annonce-t-il.

L'élu de Boma se demande si cette réhabilitation incarne vraiment "la lutte contre l'impunité", saluant même une certaine exemplarité du régime Kabila.

"Nous avons eu à décrier plusieurs choses dans le mandat du Président honoraire Monsieur Kabila mais du moins, il a sauvé l'honneur du peuple congolais", souligne cet opposant qui rappelle "qu'un ministre avait été démis de ses fonctions pour s'être masturbé dans son cabinet de travail".

"Lui, Kabila, n'avait pas toléré cela et a mis dehors ce ministre", insiste-t-il. 

"Nous attendons le Vice-Premier ministre en charge de l'intérieur à l'Assemblée nationale. Le jour où il va venir, je vais demander aux honorables députés que lui, le ministre, qu'il accepte que je puisse me déshabiller devant l'Assemblée et qu'il puisse applaudir",
a fait savoir Adrien Phoba.

Une réhabilitation par respect du principe de légalité

De son côté, Me Peter Kazadi estime que la réhabilitation du gouverneur et vice-gouverneur du Kongo central est une décision légale.

"Il y a deux démarches à suivre dans ce dossier. Il y a une démarche d'ordre moral et aussi une autre démarche légale", explique l'élu de Kinshasa qui pense que sur le plan moral, "nous décrions ce qui s'est passé au Kongo central".

"C'est inacceptable que les plus hautes autorités de la province puissent se retrouver dans ces conditions là", reconnaît-il.

Mais, a-t-il rappelé, "d'un point de vue politique et même juridique, le Procureur général avait lancé des poursuites contre ces dirigeants de la province. Il s'était adressé au Parlement provincial pour donner son autorisation de poursuivre ces deux responsables. Les élus pronviciaux avaient réjété sans appel la demande du Procureur général".

Ainsi, soutient Me Peter Kazadi, "il ne restait que le principe de la légalité. Fallait-il continuer à maintenir ces gens en suspension alors qu'elle est, elle-même, reglée par le droit administratif, qui dispose que le délai ne doit pas dépasser pas 3 mois?", s'interroge l'élu de l'UDPS.

S'agissant de la moralisation de la vie publique, qu'évoque le FCC dans son communiqué, l'élu de Kinshasa pense que "le ministre n'a pas pour rôle d'agir au nom de la morale".

Me Peter Kazadi estime que "la morale peut être prise en compte par la politique. Or dans cette Assemblée provinciale, c'est le FCC qui détient la majorité. Ce sont les députés du FCC qui avaient réfusé que le Procureur puisse poursuivre le gouverneur", a-t-il encore martelé.

Dans la même rubrique
  • AFDC-A de Bahati Lukwebo demande aux dissidents de rentrer au bercail

    le 02/12/2019 à 15h00

  • La démission de l'Exécutif provincial du Sankuru n'est pas à l'ordre du jour (Vice-Gouverneur)

    le 02/12/2019 à 13h50

  • « Pourquoi je dépose une motion contre le gouverneur Matubuana » (Masumbu)

    le 02/12/2019 à 12h23