L’ONU prolonge son mandat de 9 mois et prépare la fin de la Monusco en RDC

Le conseil de sécurité de l’ONU a maintenu les effectifs actuels de sa mission en RDC mais recommande au secrétaire général « de proposer des options pour la reconfiguration des composantes civile, policière et militaire de la MONUSCO lors de la mise en œuvre de la stratégie de sortie » de la mission de RDC.
Une prolongation limitée à 9 mois
En réunion au siège de l’institution à New-York, le Conseil de sécurité, sous la présidence de la France, a adopté à l’unanimité la résolution 2463 prolongeant le mandat de la MONUSCO d’une durée de 9 mois.
Alors que je secrétaire général de l’ONU recommandait une réduction des effectifs, la mission est maintenu en l’état parce que, pour la France, « l’action de la MONUSCO reste encore indispensable pour répondre aux défis sécuritaires qui subsistent sur place notamment du fait des groupes armés présents dans l’Est du pays », a déclaré le ministre français des affaires étrangères.
« C’est le sens même de ce renouvellement du mandat », estime Jean-Yves Le Drian.
Il est nécessaire « de transférer progressivement les tâches accomplies par la Monusco » principalement au gouvernement de la RDC afin « de permettre une sortie durable et responsable de la Monusco du pays basée sur l’évolution positive de la situation sur le terrain ».
Alors que le renouvellement du mandat de sa mission a, depuis 1999, toujours été prolongé d’un an, l’actuel prolongation est limitée à l’année 2019, l’organisation étant confrontée à des problèmes financiers en raison d’une baisse de la contribution américaine et des retards de paiement de plusieurs de ses membres.
La mission est aujourd’hui composée de 16 215 militaires, 660 observateurs militaires, 391 policiers et 1050 policiers spécialisés.
Avis et considérations du conseil.
Le conseil de sécurité de l’ONU a « félicité le peuple congolais pour sa conduite lors de l'élection » présidentielle, a salué « les mesures préliminaires prises par le président Tshisekedi pour mettre fin aux restrictions à l’espace politique » mais a aussi « exprimé sa profonde préoccupation face à la crise sécuritaire et humanitaire au Congo, exacerbée par les activités déstabilisatrices des groupes armés nationaux et étrangers et par les niveaux de violence toujours élevés et les violations des droits de l'homme et du droit international humanitaire ».
La résolution adoptée vendredi demande à António Guterres de formuler des recommandations en consultation avec le gouvernement congolais, des agences des États-Unis, des États membres, des organisations régionales et des experts indépendants « afin de définir des critères réalistes, pertinents et clairement mesurables » d’un calendrier de mise en œuvre de retrait de la RDC de la mission.
Il demande également au Secrétaire général de proposer des options pour la reconfiguration des composantes civile, policière et militaire de la MONUSCO lors de la mise en œuvre de la stratégie de sortie.