"Le colonel Tshibangu doit être évacué à l'étranger pour raisons de santé" (Avocat)
Justice
le 26/09/2019 à 14h41
Arrêté le 28 janvier 2018 à Dar-es-Salaam (Tanzanie) puis transféré le 04 février 2018 à Kinshasa, "où il a été d'abord détenu dans les geôles de la [Direction générale des migrations - DGM] avant sa détention à la Prison militaire de Ndolo", le procès du colonel John Tshibangu s'ouvre ce vendredi devant la Cour militaire de Kinshasa-Gombe. Pour son avocat, qui estime et relève "une certaine obscurité dans son arrestation et son transfert" dans la capitale "sans un mandat d'extradition", le Colonel Tshibangu doit être évacué à l'étranger pour raisons de santé.
"Il y a obscurité du libellé qui fixe l'affaire. Nous, de la défense, nous ne savons même pas où il déserté, en quelle année, dans quelles circonstances et quelle arme avait-il emportée", s'étonne Me Benoît Kabengele qui souligne que lorsque "le juge statue sur affaire de droit, il ne peut pas aller au-delà de ce qui est renseigné dans l'assignation ou dans l'exploit introductif de l'instance".
Détention illégale: le chef de l'État appelé à trancher
Me Benoît Kabengele ne comprend pas pourquoi son client, "qui souffre d'une hernie discale aigüe, également d'une cataracte, qui ne voit pas et n'entend pas très bien", n'a pas bénéficié des mesures de décrispation politique initiées par le Président de la République.
"Ces mesures de décrispation sont sélectives. Certains ont été libérés mais mon client reste en détention jusqu'à ce jour. Sa détention est sujet à caution", deploure-t-il.
Qui saisit "l'occasion pour demander l'implication personnelle du Président de la République agissant sous sa double casquette de commandant suprême des Forces armées et Magistrat suprême pour que le colonel Tshibangu puisse effectivement jouir de ces mesures de décrispation politique".
En effet, poursuit l'avocat, "la Cour militaire de Kinshasa-Gombe a, par son arrêt avant dire droit inique, laconique et teinté de partialité, rejeté toute nos requêtes [datant du 31 juillet 2019 ayant relevé plusieurs exceptions dont l'obscurité du libellé et une demande de liberté provisoire], rejeté toutes requêtes au motif qu'il y a des indices de culpabilité réelle dans le chef du Colonel Tshibangu".
Dans l'affaire Colonel Tshibangu, la justice militaire l'accuse de participation à un mouvement insurrectionnel, de désertion et de violation de consigne.
Alain Tshibanda
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