Impôt professionnel sur les rémunérations, gouvernement et syndicats de services publics en pourparlers

"Comme vous le savez, nous avions lancé un préavis de grève qui devait débuter dans 48 heures mais vu qu'on a ouvert les portes de négociations, on va surseoir le principe de grève pour que nous continuons à négocier en faveur de nos affiliés", a fait savoir Romain Nkita, président de l'intersyndicale au budget.
Le 03 janvier dernier, un appel avait été lancé pour le déclenchement d'une grève dans tous les services publics. À l'origine, la décision prise par le gouvernement de procéder à la rétention de l’impôt professionnel sur les rémunérations (IPR) sur les primes, collations et autres avantages provenant des dotations budgétaires et frais de fonctionnement.
Mercredi et à la suite de cet appel, le vice-ministre du budget s'est entretenu avec quelques délégués syndicaux du budget et des finances, un entretien qui lui a permis d'expliquer la légalité de cette mesure.
En soi, précise le président de l'intersyndicale aux finances, "nous n'avons jamais refusé de payer l'IPR".
"C'est une loi. C'est un devoir civique. Tout le monde doit payer l'impôt", poursuit Kasindi Siasia.
"Ce que nous avons décrié c'est cette façon de prendre une décision unilatérale. Il fallait qu'on se concerte", indique-t-il encore.
Mais comme les négociations ont commencé, reconnaît Kasindi Siasia, "les principes sont là. La grève devait commencer le vendredi mais les conséquences en découlent".
"Nous continuons les négociations avec le vice-premier ministre, ministre du budget. Que les agents attendent. On va leur faire rapport. C'est tout", tranche-t-il.
Pas de supercherie, réaction du premier ministre attendue
Pour sa part, l'intersyndicale nationale de l'administration publique (INAP) conseille au gouvernement d'engager les discussions directes avec les vrais représentants des agents et fonctionnaires de l'État.
Son président renseigne que l'INAP "a écrit au premier ministre tel que l'assemblée générale l'avait voulue" pour solliciter une audience "au plus tard le [10 janvier] pour [qu'on puisse] solutionner la question" et "attend la réaction du gouvernement".
"Nous apprenons ça et là qu'il y a un collectif des syndicats non élu qui avait donné un préavis au gouvernement de déclencher une grève en date du 08 janvier. Et hier soir, nous avons appris qu'ils ont été reçus par le ministre de la fonction publique avec qui ils ont harmonisé et qu'ils demandaient aux agents de continuer à travailler étant donné le début des pourparlers avec le gouvernement", constate Fidèle Kiyangi.
"Ces gens là, prévient-il, ce sont des syndicalistes mais ils n'ont pas qualité pour engager les agents et même cette pseudo grève qu'ils ont tenté de lancer, [elle n'allait pas avoir lieu]".
"Si c'est ça la politique que le gouvernement veut utiliser pour noyauter l'action des agents et fonctionnaires de l'État, ça ne passera pas", rétorque le président de l'INAP.
Pour lui, "le ministre peut recevoir n'importe quel congolais avec ses titres mais le pouvoir est d'attribution. Ce sont des syndicats non élus. Ils ne sont pas porteurs du mandat des fonctionnaires. Ce qu'ils font là c'est de la mise en scène, de la supercherie", assène-t-il.
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