Suspecté de corruption et abus de pouvoir, Vidiye Tshimanga démissionne

Au cœur d’un scandale de corruption avec des individus se présentant comme des investisseurs, Vidiye Tshimanga, conseiller stratégique du président Félix Tshisekedi, a déposé sa démission.
Dans une correspondance adressée au Président de la République, il soutient que c'est la "seule décision de dignité" qu'il puisse prendre à ce stade. Décision qui, d’après lui, fait suite "au scandale suscité par l'article orienté de l'OCCRP, daté de ce jeudi 15 septembre 2022".
Raison pour laquelle "je me vois dans l'obligation éthique de vous présenter ma démission de la fonction de Conseiller spécial du Chef de l'État", a-t-il écrit dans sa correspondance.
Propos sortis du contexte
"Ceci, aussi, afin de faire la lumière sur les commanditaires de ce montage grossier dont nous détenons un enregistrement qui contredit le sens qu'ils ont voulu donner à mes propos sortis de leur contexte".
En effet, Vidiye Tshimanga avait été filmé en cachette par de prétendus investisseurs en train de soumettre à leur appréciation ses services pour l’acquisition des licences minières en RDC.
Alors qu’il avait commencé par dénoncer un montage grossier, l’ancien conseiller du Chef de l’Etat a finalement résolu de déposer sa démission et apporter plus de précisions dans une conférence de presse qui n’a finalement pas eu lieu.
Un face-à-face avec la presse qui devait intervenir après la diffusion du communiqué de la cellule de Communication de la présidence.
Dans cette communication signée par Éric Nyundu, directeur de la presse présidentielle, le cabinet du chef de l’Etat Félix Tshisekedi annonce des sanctions à l’encontre de toute personne y compris au sein de la présidence dont "le comportement avéré aura enfreint la loi la déontologie de sa fonction ou le règlement d’ordre intérieur du cabinet présidentiel".
Avant que plus de lumière ne soit faite sur cette affaire, il sied de noter que Vidiye Tshimanga n'exclut pas de saisir la justice afin d’y présenter l’intégralité des échanges qu'il a eu avec ces pseudos investisseurs.
En attendant, il explique que "ce grossier montage relayé avec acharnement démontre à suffisance que les ennemis de la république n’ont plus aucun scrupule. Bien entendu, ces calomnies ont porté atteinte à ma dignité, à mon honneur, celui de ma famille biologique ainsi que politique, mais aussi et injustement à celui du Chef de l’Etat".
Que s'est-il passé ?
"Ils m’ont d’abord contacté à titre personnel, prétendant s’intéresser à l’une de mes sociétés minières. Deux rencontres ont ensuite eu lieu à Londres le 11 et 12 juillet derniers", répond Vidyer Tshimanga.
"Au cours de ces rencontres, ces personnes ont tout fait pour essayer de me faire accepter des commissions pour facilitation. Je leur ai en permanence opposé de cinglants refus. Leur faisant savoir que cette époque était révolue et que sous la présidence du président Félix Tshisekedi nous mettons un point d’honneur à faciliter et assainir le climat des affaires".
Il explique que "je leur ai clairement fait savoir que les lois de la République soutiennent et sécurisent tout investissement sain. Je leur ai clairement fait savoir que nous les aiderons dans tout et pour tout si et seulement s'ils se conformaient à nos lois et s’inscrivaient dans la logique d’apporter à nos populations un réel mieux être".
Il reste convaincu que "ma démission déposée ce matin auprès du Chef de l’Etat découle d’une décision mûrement réfléchie afin d’avoir toute la liberté de dénoncer et lever le voile sur les commanditaires de cette machination ainsi démontrer preuves à l’appui, les manipulations et détournements de mes propos".