« Je ne pense pas que (le programme de développement de 145 territoires) sera un éléphant blanc. J'ai foi que nous allons atteindre l’objectif », rassure le Premier ministre, intervenant à la plénière d’ouverture de la 8ème édition de Makutano infiniment territoires, ce réseau d’affaires panafricain qui regroupe cette année plus de 30 pays à Kinshasa et à Mbuji-Mayi pour la clôture avec notamment la présence du Chef de l’Etat avec comme thème : la RDC, 145 opportunités et territoires. 

« Nous sommes rentrés dans le passé pour voir comment les précédents programmes de développement ont été exécutés. On s’est rendu compte qu’il y avait plusieurs défis dont celui du non financement ou du non achèvement des financements ainsi que celui de suivi et évaluation. Nous avons mis ces facteurs en avant pour corriger ce qui s’est passé. Nous allons corriger ces défis », promet Jean-Michel Sama Lukonde. 

Il faut un financement complet 

« Nous devons nous assurer que nous ayons un financement complet. En première phase de ce programme des 145 territoires, c’est plus de 2 mille projets qui doivent être mis en œuvre dont 1210 écoles, 766 centres de santé, 145 bâtiments administratifs donc une bagatelle de 511 millions de dollars qu’il faut avoir au niveau des agences en 6 mois, donc au plus tard le 30 mars 2023. A ce stade, ce financement a déjà été mis en place entre les mains des agences d'exécution. On est sûr de pouvoir atteindre les objectifs », insiste le Premier ministre. 

« Dans le système de suivi et évaluation, on met tous ces fonds dans des banques commerciales qui peuvent avoir une vue sur toutes les instances qui font ce travail. Nos propres systèmes du gouvernement, par le passé, ont montré ces faiblesses », reconnaît-t-il. 

« Pour la manipulation d’argent, nous ne remettons pas l’argent entre les mains des administrateurs des territoires. Il y a un suivi qui permet de vérifier cette transparence » pour éviter le détournement

Qu’est-ce qui sera exactement fait ?

« Il y aura aussi plus de 3 mille puits de forage à travers la république et répartis dans les 145 territoires, plus de 44 systèmes aménagés d’eau avec mini-centrales photovoltaïques », répond Jean-Michel Sama Lukonde. 

En ce qui concerne les défis à relever, « près de 5 territoires sont directement affectés par cette crise d’insécurité, mais nous ne voulons pas les mettre de côté. La demande par territoire pour l’exécution de ce projet, c’est entre 15 ou 20 mille tonnes de ciment par territoire donc plus de 3 millions de tonnes. C’est un défi et une opportunité. Nous allons privilégier la production locale ». 

Objectifs en 4 composantes

« Les objetifs de ce programme de 145 territoires sont recoupés en 4 composantes. Il s’agit notamment d’apporter les infrastructures socio-économiques de base aux populations qui sont à l’intérieur du pays. Pour cela, il faut avoir une interaction au niveau de provinces, la connexion de tous nos territoires pour faciliter le déplacement de biens et des personnes. La deuxième composante, c’est permettre le développement économique et des chaînes au niveau de ces territoires. On voudrait voir l'autonomisation des femmes, voir plus de jeunes filles à l’école ». 

Selon le Premier ministre, « la 3ème composante, c’est le renforcement des capacités de la population locale et des acteurs économiques qui veulent participer à ce programme. Et pour finir, il y a un système de suivi évaluation efficace de ce programme ». 

Révélant que le coût global de ce projet est de « 1,6 milliard dont 10 millions de dollars par territoire », Sama Lukonde indique que « nous mettons les bases pour permettre ce développement. Nous allons accompagner plus de 174 mille ménages dans le secteur agricole. On a du matériel pour permettre ces chaînes de valeur et surtout inciter les coopératives agricoles avec lesquelles nous allons travailler étroitement".