"Nous sommes en face d'un conflit communautaire, pas comme celui qui est décrit de manière simpliste entre Teke et Yaka. La réalité est beaucoup plus complexe qu'on ne le croit. Plusieurs groupes ethniques de la RDC sont impliqués. Il y a des Bangala, Baluba, Batetela, Bambala, Yanzi, pour ne citer que cela même si les Yaka sont majoritaires dans cette contrée", rapporte le Cardinal Fridolin Ambongo, lors d'une conférence de presse tenue à Kinshasa après son retour de Kwamouth dans la province de Maï-Ndombe où plusieurs personnes sont mortes et où il y a beaucoup de déplacés, suite à ce conflit interethnique.

"C'est dans l'imaginaire collectif, tous ceux qui ne sont pas des Teke et qui sont impliqués dans ce conflit, on les range parmi les Yaka", explique l'archevêque de Kinshasa qui revient d'une mission d'information dans ce territoire de la province de Maï-Ndombe.

Pour lui, "c'est un conflit autour de la gestion des fermes, plantations, que les autres (communautés) ont achetées ou louent aux Teke". 

Et pour cause, précise-t-til, "à l'origine, le territoire de Kwamouth appartenait, essentiellement, aux Teke".

Main noire ? Pas tout à fait !

En ce qui concerne la "fameuse main noire" tant décriée par les autorités de Kinshasa, sans jamais la désigner nommément, Fridolin Ambongo avance : "ce qu'on pourrait appeler main noire, c'est la dimension politique, c'est-à-dire une sorte de concurrence pour le contrôle de la terre. À cela, s'ajoute le rôle trouble de ce faux Kiamvu (Chef traditionnel) qui est allé là-bas installer des chefs qui ne sont pas Teke", indique-t-il encore.

"C'est là qu'on peut dire qu'il y a une main noire qui part de Kinshasa pour le contrôle de ce territoire. Je ne comprends pas cette notion de main noire en termes de quelque chose qui viendrait d'ailleurs, de l'extérieur", pointe l'Archevêque de Kinshasa.

Éric Lukoki