Les pétroliers appellent à une réforme de la structure des prix du carburant

"Il faut actualiser les paramètres dans la structure des prix et payer le manque à gagner à temps", indique, à TOP CONGO FM, Emery Mbatshi, Président de l'association des pétroliers de la RDC, alors qu'une forme de rationnement des produits pétroliers est observé depuis un peu plus d'une semaine, dans les stations-service de Kinshasa.
"L'actualisation ne signifie pas nécessairement une augmentation du prix à la pompe. Et pour cause, nous sommes dans un secteur hautement stratégique. Il faut éviter des alertes ou parler en toute irresponsabilité", lance le président des pétroliers Congolais.
"Il y a beaucoup de leviers qu'on peut saisir pour essayer de jouer sur les prix. On peut maintenir les prix inchangés à la pompe en voyant dans la composition de la structure des prix, où on peut grignoter".
Soucis de réapprovisionnement
S'il n'y pas "rétention des stocks (qui) est une infraction en économie", se défend le président des pétroliers indépendants, "il y a un problème persistant du circuit de réapprovisionnement. L'État, qui subventionne les prix de tous les produits pétroliers que nous vendons, ne paie pas à temps".
Il révèle que "là maintenant, nous sommes presque à 2 semestres sans qu'on ait finalement terminé la certification. Après cela, il faut attendre encore le paiement. C'est cela retard qui crée une difficulté dans le réapprovisionnement", déduit Emery Mbatshi.
"Là où nous acquérons nos produits, on ne tient pas compte de nos réalités. Nous vendons à perte quand la partie prise en charge n'est pas rapidement compensée. Automatiquement, on est en difficulté", souligne-t-il.
Préparer les esprits
"Mais si revoir à la hausse peut être une solution, il faut préparer l'opinion à comprendre que cela se passe partout en Afrique avec la guerre qui sévit en Ukraine", préconise Emery Mbatshi.
"On a déjà amorcé les discussions (avec le gouvernement). On verra comment ça va aboutir. Il y a des efforts qui se font, il faut le reconnaître mais il reste encore beaucoup à faire.l il y a des besoins énormes pour refaire les stocks de consommation".
Éric Lukoki