Oui"Notre budget est de l'ordre de 400 millions de dollars, les 3/4 c'est pour les travaux et le reste pour le fonctionnement et les équipements. De ce budget, si je prends la moyenne de 3 dernières années, il n'y a que 15% donc 60 millions qui sont décaissés pour l'office des routes", fait savoir, Herman Mutima Sakrini, Directeur général de cet établissement public gestionnaire du réseau routier d'intérêt général et des marchés de travaux.

"Chaque année, nous faisons un programme global qui comprend la partie entretien routier et les autres travaux. Ce programme est soumis au gouvernement et inscrit dans la loi des finances, mais le constat est que les fonds décaissés ne sont pas à la hauteur de nos attentes", explique-t-il.

"Vous pouvez donc comprendre que si vous n'avez que 15% de vos prévisions, vous avez des problèmes pour planifier vos activités. Le gouvernement a certainement beaucoup de priorités", pointe celui qui, officiellement, est ingénieur conseil de l'exécutif.

Réseau à moitié fonctionnel

"Néanmoins, la moitié (de ces 58 129 km) du réseau est fonctionnel. C'est-à-dire que vous pouvez circuler", consent Mutima Sakrini, avant de reprendre que "la situation (demeure) quand même assez préoccupante. Il faut des ressources qui soient à la hauteur des objectifs fixés en matière de maintenance. Ce qui n'est pas totalement le cas" aujourd'hui, insiste-t-il.

Kin-Batshamba, route mal conçue

"Il y a eu quelques failles dans la conception de cette route. Il y a des ouvrages d'assainissement censés amener de l'eau jusqu'au bas-fonds, mais qui du fait qu'il n'y avait pas suffisamment de fonds, n'ont pas su atteindre les bas-fonds et sont, du coup, devenus finalement source d'érosions", explique le directeur général de l'Office des routes. 

"C'est comme ça qu'on a dénombré plus d'une dizaine de têtes d'érosions le long de cette route" notamment au niveau de Masimanimba, indique-t-il.

"Et si vous allez au-delà de Kikwit, la partie la plus abîmée, la route n'était pas conçue pour être construite de cette façon là. C'est lors des inspections routières que nous avons remarqué cette situation et attiré l'attention de l'autorité à ce sujet, en élaborant études et budget pour régler la situation", note l'ingénieur conseil.

Mais lorsque nous avons constaté qu'il y avait certaines difficultés, nous avons pris l'initiative d'aller rencontrer la Banque africaine de développement (BAD). Elle nous a fait des recommandations sur base desquelles la République a obtenu un financement de 70 millions de dollars pour réhabiliter la route Kinshasa-Batshamba. Les travaux sont en cours. Si nous y allons au mois d'octobre, ça ne sera certainement pas la même chose que maintenant", affirme-t-il.