Ce premier bataillon des bâtisseurs, autrefois "Kuluna" (entendez bandits urbains) partis, principalement, de Kinshasa pour le centre pilote du service national appelé Laurent-Desiré Kabila, sont formés notamment à la menuiserie.

Et aujourd'hui, "nous sommes capables de fabriquer 1000 bancs scolaires par mois (et ce) avec seulement le premier bataillon et non l'ensemble du régiment qui est en formation", se réjouit le Général-Major Jean-Pierre Kasongo Kabwik, commandant de ce service spécialisé du cabinet du Président de la République. 

"Quand vous faites les calculs, ces 1000 bancs, c'est pour scolariser 3000 élèves. S'ils ont 2 vacations, et donc 3000 élèves l'avant-midi et 3000 autres l'après-midi, avec ces 1000 bancs nous sommes en mesure de scolariser 6000 élèves", s'exclame le Général Kasongo.

Qui lance : "imaginez maintenant que nous dupliquions cette expérience du Centre pilote Laurent-Désiré Kabila dans chaque province avec ne serait-ce qu'un bataillon des bâtisseurs dans 10 ans, nous serions en mesure de scolariser 2 à 4 millions d'enfants".

Contents de la nouvelle vie

Et les désormais bâtisseurs, se réjouissent de leur reconversion en citoyens à même de travailler de leurs mains et ainsi contribuer à l'avancement du pays.

"J'avais une mauvaise vie vouée au larcin pour survivre", témoigne l'un d'eux, un Kuluna réputé de la commune de Selembao, "grâce au service national, en tout juste une année, je suis transformé. Nous pensions qu'on nous conduisait ici pour nous tuer et voilà le résultat !", lance-t-il. 

Hormis la menuiserie, certains apprenants se forment à la maçonnerie tandis que d'autres encore deviennent chauffeurs-mécaniciens ou agriculteurs.

Éric Lukoki