« Le prix du carburant pourrait augmenter » (Nicolas Kazadi)
Économie
le 12/09/2022 à 10h34

Invité du Magazine ÉDITION SPÉCIALE, il explique le mécanisme qui permet de maintenir bas les prix du carburant, mais compliqué, selon les pétroliers, son approvisionnement.
"C'est lourd, le manque à gagner. Le manque à gagner aujourd'hui, c'est, à Kinshasa par exemple, quand un wewa (mototaximan) ou un taximan achète 10 litres d'essence, il doit savoir qu'il ne paie en réalité que pour 6 litres. Et c'est l'État qui paient les 4 litres supplémentaires", explique Nicolas Kazadi.
"Et cela ne choisit pas que vous soyez opposant, du pouvoir, riche ou pauvre. Tout le monde est logé à la même enseigne. Nous aurions souhaité ciblé davantage les plus vulnérables et les plus pauvres, mais c'est très difficile à mettre en place. Tout ce que nous avons trouvé jusqu'à maintenant, c'est se sortir la catégorie secteur minier du manque à gagner. Eux ils paient le vrai prix".
Reconstituer les réserves stratégiques
Quand les pétroliers font la rétention des stocks, "c'est un moyen de mettre la pression sur le gouvernement. Nous avons pris la décision de reonstituer les réserves stratégiques avec comme objectif d'avoir au moins 2 mois de stock du gouvernement. Nous allons utiliser toutes les capacités de stockage pour avoir le stock qui va nous sécuriser", révèle-t-il.
"La question de la subvention est une politique délibérée du gouvernement de maintenir le prix du carburant à un niveau supportable et abordable pour éviter les effets d'entraînement. Cela se fait dans un contexte très tendu. Il faut trouver le bon équilibre"
Le ministre des Finances reconnaît que "la subvention est un poids énorme pour le trésor. Nous sommes à près de 340 millions que nous avons payés en 2022 et qui portent sur une subvention de 2021. Nous avons encore des montants importants à payer pour 2022. Cette subvention doit être transparente. Elle ne l'était pas. Nous faisons un travail pour la rendre transparente. Pour ce que nous avons payé, nous avons économisé déjà environ 51 millions de dollars. C'est une performance du ministère de l'Économie"
50 millions de dollars par mois aux pétroliers
"Nous payons de l'ordre de 50 millions de dollars par mois. Nous leur devons encore environ 300 millions qui sont en train d'être certifiés. Et ça ne couvre pas toute la période 2022. C'est jusqu'à mi 2022. Et nous avons payé sous forme d'avance des montants réguliers 30 millions, 40 et la dernière fois, c'était 58 millions. On le fait en accord avec (les pétroliers) parce qu'il faut prendre le temps de bien contrôler les chiffres en même temps. Et lorsque nous payons, ils nous disent qu'avec ça on va assurer le service pour autant que vous allez nous assurer nous allez continuer ces efforts".
Pour Nicolas Kazadi, "les pétroliers défendent leurs intérêts. Nous, nous défendons l'intérêt général. L'intérêt général nous commande de maintenir cette subvention là où nous devons la maintenir et quand nous pouvons la maintenir. Nous pensons que nous allons réduire le fardeau de la subvention".
Raison pour laquelle "les orientations sont en train d'être prises et les décisions seront formalisées dans les prochains jours. Ça sera très vraisemblablement de mettre fin au manque à gagner au profit de pétroliers dans les zones Sud et Ouest parce que le niveau de prix là-bas est proche du prix de l'équilibre, mais dans la partie ouest où il y a un retard, ça prendra un peu de temps avant de trouver l'équilibre".
Le gouvernement est aussi victime
"Si les cours continuent à baisser même à l'ouest on pourra atteindre cet équilibre. Cet équilibre ne fait que mettre fin à la subvention pour les pétroliers. Le manque à gagner ne concerne pas que les pétroliers. Il concerne aussi le trésor. Il y a une fiscalité que nous sommes censés percevoir sur les produits pétroliers. À l'heure où nous parlons, nous l'avons totalement perdue. Donc, quand on parle de manque à gagner, la première victime c'est l'État. Il sacrifie plus d'un milliard de dollars et ne perçoit aucune taxe, alors que les pétroliers, c'est entre 300 et 500 millions de dollars. Donc, nous sommes les plus grands perdants. Mais, nous acceptons ce sacrifice parce que c'est l'intérêt général".
Le ministre des Finances révèle qu'"on a fait un accord avec une banque de la place sur une ligne de crédit de 130 millions de dollars qui représente à peu près 3 mois d'importation pour la partie Ouest du pays. Cette ligne de crédit devrait nous permettre de cumuler de stock et d'avoir des marges des manœuvres pour faire face pendant qu'on est dans ce travail sur le manque à gagner".
Malheureusement, "la première opération qui portait sur 63 millions de dollars ne s'est pas déroulée de la manière fluide. Il y a eu quelques difficultés. Et cela nous a conduit dans des pénuries que nous avons observées dans des stations. Nous avons très vite réagi pour réduire au minimum cette perturbation et obtenir un reflouement rapide. Cela a été fait. La situation est déjà sur le point de se décanter".
"Et cela ne choisit pas que vous soyez opposant, du pouvoir, riche ou pauvre. Tout le monde est logé à la même enseigne. Nous aurions souhaité ciblé davantage les plus vulnérables et les plus pauvres, mais c'est très difficile à mettre en place. Tout ce que nous avons trouvé jusqu'à maintenant, c'est se sortir la catégorie secteur minier du manque à gagner. Eux ils paient le vrai prix".
Reconstituer les réserves stratégiques
Quand les pétroliers font la rétention des stocks, "c'est un moyen de mettre la pression sur le gouvernement. Nous avons pris la décision de reonstituer les réserves stratégiques avec comme objectif d'avoir au moins 2 mois de stock du gouvernement. Nous allons utiliser toutes les capacités de stockage pour avoir le stock qui va nous sécuriser", révèle-t-il.
"La question de la subvention est une politique délibérée du gouvernement de maintenir le prix du carburant à un niveau supportable et abordable pour éviter les effets d'entraînement. Cela se fait dans un contexte très tendu. Il faut trouver le bon équilibre"
Le ministre des Finances reconnaît que "la subvention est un poids énorme pour le trésor. Nous sommes à près de 340 millions que nous avons payés en 2022 et qui portent sur une subvention de 2021. Nous avons encore des montants importants à payer pour 2022. Cette subvention doit être transparente. Elle ne l'était pas. Nous faisons un travail pour la rendre transparente. Pour ce que nous avons payé, nous avons économisé déjà environ 51 millions de dollars. C'est une performance du ministère de l'Économie"
50 millions de dollars par mois aux pétroliers
"Nous payons de l'ordre de 50 millions de dollars par mois. Nous leur devons encore environ 300 millions qui sont en train d'être certifiés. Et ça ne couvre pas toute la période 2022. C'est jusqu'à mi 2022. Et nous avons payé sous forme d'avance des montants réguliers 30 millions, 40 et la dernière fois, c'était 58 millions. On le fait en accord avec (les pétroliers) parce qu'il faut prendre le temps de bien contrôler les chiffres en même temps. Et lorsque nous payons, ils nous disent qu'avec ça on va assurer le service pour autant que vous allez nous assurer nous allez continuer ces efforts".
Pour Nicolas Kazadi, "les pétroliers défendent leurs intérêts. Nous, nous défendons l'intérêt général. L'intérêt général nous commande de maintenir cette subvention là où nous devons la maintenir et quand nous pouvons la maintenir. Nous pensons que nous allons réduire le fardeau de la subvention".
Raison pour laquelle "les orientations sont en train d'être prises et les décisions seront formalisées dans les prochains jours. Ça sera très vraisemblablement de mettre fin au manque à gagner au profit de pétroliers dans les zones Sud et Ouest parce que le niveau de prix là-bas est proche du prix de l'équilibre, mais dans la partie ouest où il y a un retard, ça prendra un peu de temps avant de trouver l'équilibre".
Le gouvernement est aussi victime
"Si les cours continuent à baisser même à l'ouest on pourra atteindre cet équilibre. Cet équilibre ne fait que mettre fin à la subvention pour les pétroliers. Le manque à gagner ne concerne pas que les pétroliers. Il concerne aussi le trésor. Il y a une fiscalité que nous sommes censés percevoir sur les produits pétroliers. À l'heure où nous parlons, nous l'avons totalement perdue. Donc, quand on parle de manque à gagner, la première victime c'est l'État. Il sacrifie plus d'un milliard de dollars et ne perçoit aucune taxe, alors que les pétroliers, c'est entre 300 et 500 millions de dollars. Donc, nous sommes les plus grands perdants. Mais, nous acceptons ce sacrifice parce que c'est l'intérêt général".
Le ministre des Finances révèle qu'"on a fait un accord avec une banque de la place sur une ligne de crédit de 130 millions de dollars qui représente à peu près 3 mois d'importation pour la partie Ouest du pays. Cette ligne de crédit devrait nous permettre de cumuler de stock et d'avoir des marges des manœuvres pour faire face pendant qu'on est dans ce travail sur le manque à gagner".
Malheureusement, "la première opération qui portait sur 63 millions de dollars ne s'est pas déroulée de la manière fluide. Il y a eu quelques difficultés. Et cela nous a conduit dans des pénuries que nous avons observées dans des stations. Nous avons très vite réagi pour réduire au minimum cette perturbation et obtenir un reflouement rapide. Cela a été fait. La situation est déjà sur le point de se décanter".