"Ce que je sais en tant que ministre des Finances est que je paie chaque mois une dotation à l'Assemblée nationale. Il y a une partie salaire et une partie fonctionnement. La partie salaire que je connais correspond à environ 14 millions (de francs congolais, soit 7.000 dollars) en net par député", révèle le ministre des Finances, invité du Magazine ÉDITION SPÉCIALE sur TOP CONGO FM.

"Tous les restes, ce sont des primes, des enveloppes qui sont payées dans le cadre de dotation de fonctionnement. Cela est fait à la discrétion de l'assemblée nationale elle-même. Donc, ça peut varier", explique Nicolas Kazadi.

Députés ou assistants sociaux

"Lors qu'on a une assemblée générale, on veut qu'elle ait l'air de va-nu-pieds, alors que ce sont 500 personnes qui représentent 100 millions de personnes. On veut les mettre un petit peu à l'abri. C'est une question d'image. Bien qu'il faut rester raisonnable", estime-t-il.

"Ces députés eux-mêmes disent qu'ils font de l'assistant social en permanence. Plus que la moitié de ce qu'il reçoit est redistribué. Supposons que c'est 21 mille dollars, multipliés par 500 et distribués à tous les fonctionnaires, il n'y aura même pas 10 dollars par fonctionnaire. C'est de la démogogie ou un manque de jugement" que de dire que les députés touchent de montants exorbitants.

Les institutions coûtent cher

"Le train de vie des institutions est un vrai problème. Nous avons été instruits à plusieurs reprises par le Chef de l'État de réduire le train de vie des institutions. Ce travail est en train d'être fait par le ministre du Budget pour le budget qu'il va présenter le 15 septembre. C'est une question qui est extrêmement complexe".

Nicolas Kazadi avoue que "nos institutions coûtent cher parce que notre budget est petit. Nous sommes près de 100 millions d'habitants, nous partons d'une situation de conflit de près de 20 ans. Nous voulons construire une démocratie. Il faut trouver un consensus au niveau de l'élite pour apporter la paix. Ça coûte cher".

Et de s'interroger : "est-ce que vous trouverez normal que le président de la République, parce que le pays est pauvre, voyage sans sécurité ou dans un vol normal ? Ce sont des dépenses inévitables. Elles font partie de l'image du pays".