« Le M23 cause d'énormes dégâts dans le parc des Virunga » (Modero Nsimba)
Grands lacs
le 21/07/2022 à 13h10

Préjudices de la guerre
Modero Nsimba a, en outre, épinglé plusieurs dégâts économiques et environnementaux causés par l'occupation de certains territoires par des groupes armés dont le M23 dans l'entourage immédiat du parc.
Il y a notamment la fermeture des activités touristiques dans cette zone, l'occupation de sites touristiques, l'occupation de villages riverains, qui sont également des zones touristiques, le massacre de la population civile et des éco-gardes, la destruction de l'habitat de gorilles de montagne, occupation du parc par d'autres groupes armés en dehors de M23 et la fermeture de projets de développement.
En termes de chiffres, "ce sont des millions de dollars que nous perdons, suite à cette guerre", a-t-il souligné.
"Il y a d'abord l'emploi, avec la fermeture du chantier de Rwanguba. Nous étions dans le projet de construction d'une centrale de 28 Mw et deux autres centrales avec des partenaires. L'ensemble de ces chantiers pour développer des projets touristique dans la zone sont en arrêt. Ils sont évalués à plus de 70 millions USD, rien que pour la zone de Rutshuru", a indiqué Modero Nsimba.
"Et si nous abordons la fermeture de la zone de Bunagana, je pense que nous perdons pas moins de 4 à 6 millions de dollars la semaine", a-t-il encore ajouté.
Le ministre du Tourisme a, en outre, fustigé "la politique de 2 poids, 2 mesures tant utilisée par la communauté internationale".
Militariser l'administration du parc
Pour lui, "on ne peut pas nous demander aujourd'hui de conserver la plus grande partie d'eaux douces et le plus grand nombre d'aires protégées d'Afrique et en même temps, venir nous faire la guerre dans ces mêmes aires protégées".
Et de préconiser : "autant on sanctionne ceux qui tuent dans des aires protégées classées comme patrimoine mondial, autant on devait le faire aussi pour le parc des Virunga".
Pour parer à cette "duplicité", le ministre du Tourisme, suggère rien de moins que la militarisation de l'administration de cette zone protégée, la plus riche en biodiversité d'Afrique.
"Comme nous sommes dans une zone de guerre, que la province du Nord-Kivu est sous état de siège, nous envisageons de proposer au gouvernement que le parc passe sous gestion militaire. Au moins nous aurons un militaire comme Conservateur du parc Virunga", a-t-il lancé.
Éric Lukoki