"C'est un aveu d'impuissance pour la MONUSCO que le porte-parole d'une mission qui est censée assurer la protection de la population, fasse l'apologie ou vante l'arsenal militaire, non pas d'un groupe armé ordinaire qu'il n'arrive pas à qualifier, mais plutôt d'un pays qui opère au grand jour dans un autre pays", déplore, lors de son intervention dans le cadre des festivités célébrant le 19ème anniversaire de TOP CONGO FM, Patrick Muyaya.

Mattias Gillman a affirmé, dans une conférence de presse mercredi 13 juillet, que les M23 disposent d'armes plus sophistiquées que ce qu'ils avaient il y a quelques mois, bien plus que ce que disposent les autres groupes armés en général, et même plus que la MONUSCO et les FARDC.

En réaction, le porte-parole du gouvernement estime que "la communauté internationale finira par se rendre à l'évidence par le travail que font les médias et par le travail que nous faisons qu'elle est coresponsable de la crise en RDC".

Et de s'interroger : ''comment comprendre que nous avons une mission des Nations-Unies chez nous depuis plus de 20 ans, mais que ce problème perdure ?".

Patrick Muyaya pense que "la MONUSCO, c'est la représentation de la communauté internationale. C'est vrai que nous avions eu des progrès, mais entre-temps la situation a beaucoup évolué. Nous ne sommes plus dans le contexte de 2001. Comment comprendre que la MONUSCO perde des casques bleus parce que les M23 ont bombardé leur hélicoptère ?".

D'un ton ferme, il rappelle que "si nous avons accepté d'avoir la MONUSCO depuis de longues années, c'est parce que nous avions reconnu que nous avions des difficultés, notamment au niveau de l'armée".

Le porte-parole du gouvernement souligne que "c'est une déclaration qui démotive les militaires au front et qui démontre clairement l'état d'esprit des casques bleus et c'est pour ça qu'ils ne sont même pas en mesure de dire 8 casques ont été tués après le bombardement d'un hélicoptère de la MONUSCO par le M23 et le Rwanda".

Critiquant vivement cette sortie médiatique, Patrick Muyaya relève que "quand il y a des enfants qui meurent, des écoles qui sont bombardées, des centaines de milliers de déplacés, alors que c'est leur mission de stabiliser la paix, c'est tout à fait normal qu'on s'interroge sur l'efficacité de leur action".

MONUSCO en train de partir

D'ailleurs, rappelle-t-il, "la mission est déjà en train de partir, les effectifs sont sensiblement réduits. Nous sommes en train de travailler sur un plan de retrait progressif parce qu'on peut dire tout ce qu'on veut, mais la mission de protéger l'intégrité territoriale de notre pays, c'est d'abord notre priorité".

C'est dans ce contexte qu'il en appelle à la prise de conscience de la population, mais aussi des dirigeants, "il faut qu'on se regarde dans les yeux et qu'on se rende en évidence qu'aujourd'hui. Si nous voulons être un grand pays, nous devons faire des choix, nous devons avoir une grande ambition pour notre armée".

Patrick Muyaya indique que "c'est pourquoi au niveau du gouvernement, nous avons décidé que désormais, nous devons avoir un budget-programme. À partir de l'année prochaine, on va dépenser 1 milliard de dollars dans l'armée".

Dieumerci Lusakumunu