3 Octobre 2020

La FEC favorable au retrait momentané de la RDC de la zone de libre-échange africaine (Yuma)

Économie le 25/09/2020 à 09h58
La FEC favorable au retrait momentané de la RDC de la zone de libre-échange africaine (Yuma)
"Nous pouvons tous nous demander si la RDC ne devrait pas se retirer momentanément de ces accords (zone de libre-échange continentale africaine, ZLECAF)
jusqu'à ce que ses industries soient mises à niveau?"
, interroge le président de la Fédération des entreprises du Congo (FEC), à l'occasion de la 3ème rentrée économique du patronat Congolais.

Albert Yuma répond : " le faire, ça ne serait pas, à mon avis, un crime."

Il argumente : ça le serait d'autant moins que des pays comme les États-unis, en dépit de la multiplication des accords commerciaux dans le cadre de l'organisation mondiale du commerce (OMC) et d'autres encore avec certains États dont la Chine, continuent de protéger leurs industries".

Il affirme que "je serais d'avis que la préoccupation première de nos gouvernants avant toute signature d'un accord de libre-échange, serait la mise en place des mécanismes qui permettent à nos entreprises d'être compétitives et de créer des conditions favorables à l'investissement".

Et ce, "d'autant que nous sommes un pays de près de 100 millions d'habitants, nous avons un marché intérieur, on n'a même pas besoin d'exporter pour soutenir l'activité de nos entreprises. Nous avons 9 pays frontaliers, la population de 9 pays n'arrive pas à 50% de la population de la RDC, toutes les industries qui sont aux frontières sont pour le marché Congolais", explique Albert Yuma. 

Qui s'interroge encore : "est-ce que nos industries sont prêtes ou seront prêtes d'entrer en compétition, sur le plan continental, à partir de janvier 2021 au moment de l'ouverture de nos frontières à la ZLECAF?. Est-ce que nous survivrons aux produits importés à bas coût via des zones franches de nos partenaires africains?. Je crois que la réponse est non".

Dans une espèce de plaidoirie pro économique locale, le Patron des patrons Congolais enfonce : "je ne pense que notre pays, au vu de sa structure industrielle actuelle, tirera un quelconque bénéfice en finissant d'ouvrir ses frontières déjà bien poreuses."

Il insiste sur le fait que "nous devrons tous comprendre que nous ne pourrons pas commercer avec les autres et donc, beneficier de cette zone si nous même  ne produisons pas des biens d'exportation compétitifs".

Par conséquent, "notre pays continuera à être ce qu'il a toujours été : un pays d'importation d'a près tout er d'exportation seulement des matières premières non transformées. Ceci ne créera jamais de la valeur ajoutée et donc pas de diffusion des richesses, et donc pas de réduction de la pauvreté. Seule la valeur ajoutée locale permet de réduire", tranche net le Président de la FEC.


Éric Lukoki 
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