"J'ai l'honneur de vous informer que je regagne mon siège au Sénat, conformément au règlement d'ordre intérieur et usage au sein de notre institution", écrit le ministre sortant de l'Enseignement primaire, secondaire et technique (EPST) Willy Bakonga, dans une correspondance adressée au bureau du Sénat le 17 avril, mais lue lors de la plénière de ce jeudi.

Élu député national de la circonscription électorale de Boende dans la province de la Tshuapa puis sénateur, Willy Bakonga (Photo) avait cédé ses deux sièges à ses suppléants au profit du ministère de l'EPST dans le gouvernement Ilunkamba .

Son suppléant opposé

"Je demande à votre sagesse, au bureau et à l'Assemblée plénière de pouvoir rejeter carrément cette lettre. Il s'agit d'un usage de faux", réplique, au cours de la même pleinière, Reagan Bakonga, suppléant et jeune frère du ministre sortant de l'EPST.

"Lors de l'élection du bureau définitif ou le premier bureau (dirigé par Alexis Thambwe Muamba), Willy Bakonga n'était pas dans la salle pour la simple raison qu'il avait renoncé à son mandat de sénateur. Il a été nommé ministre d'Etat et a cédé sa place à sa femme, qui était sa première suppléante".

Conseillé de saisir la justice

"Les problèmes internes de votre famille n'intéressent pas la plénière. Si vous vous sentez lésé, vous allez saisir les Cours et Tribunaux. Pour nous, lorsque nous avons validé le mandat au Sénat, le nom de Willy Bakonga était bel et bien repris comme sénateur'', lui rappelle, séance tenante Modeste Bahati Lukwebo.

"À partir du moment où il nous saisit, administrativement nous prenons actes et c'est ce que la plénière a fait", a conclut le président du Sénat.

Cette plénière intervient au moment où Willy Bakonga a été interpelé à Brazzaville (Congo), mardi soir. Il est poursuivi pour détournement présumé des fonds alloués à la gratuité de l'éducation de base.

Dieumerci Lusakumunu