« La RDC a fait une très bonne récolte (en Allemagne) », assure le ministre de la coopération internationale et intégration sous régionale, qui souligne le fait que « c'est très rare. On connaît très bien la probité, l'exactitude et la justesse de l'Allemagne. Lorsqu'elle dit quelque chose, elle le pense vraiment ».

Futur de la RDC à l'image d'une Allemagne productrice et prospère? 

C'est ce que pense et a affirmé le chef de l'État à Berlin, une déclaration qui rappelle celle qu'il a faite en Belgique quelques semaines plutôt.

« Je ne suis pas homme à promettre en vain », avait-il souligné lors de son séjour au Royaume de Philippe 1er.

Pour Pépin Guillaume Manjolo Buakila, invité du Magazine FACE-À-FACE sur TOP CONGO FM, l'idée d'un Congo producteur et prospère n'est pas à exclure. 

« Quand [l'Allemagne ne veut pas de quelque chose], elle ne veut pas. Et ici, que veut l'Allemagne ? Elle veut intervenir sur Inga. Elle veut intervenir sur le chemin de fer ».

Le ministre d’État estime qu’au delà d'une simple intervention, l'Allemagne « veut aussi accompagner la RDC par rapport à sa situation près le FMI et la Banque mondiale... ».

« En ce qui concerne Inga, puisqu'on est sorti du Consortium Chine-Espagne, l'Allemagne se propose, avec [notamment] Siemens, d'y d'intervenir », note Pépin Guillaume Manjolo Buakila.

En plus d'Inga, ces mêmes entreprises « veulent être sur le Projet de chemin de fer en appui avec la Gécamines », fait savoir le ministre qui annonce qu'il « y aura des discussions ouvertes ».

Reste à « réunir les moyens pour les études et les Allemands viennent avec des capitaux frais pour pouvoir exécuter les travaux ».

La RDC devra au préalable trouver « certaines garanties..., ce sur quoi nous travaillons ».

Inga 3, que propose l'Allemagne ?

Avec Siemens, le premier fabricant des turbines, « j'ai fait l'exercice de signer [des contrats] sur l’installation d'un certain nombre de petites turbines à travers toute la République, mais surtout de concevoir des turbines tout à fait spéciales pour Inga, phase 3 », précise le ministre Manjolo.

« L'Allemagne a même souhaité qu'on sorte les chinois parce qu'ils peuvent eux-mêmes prendre cela en charge mais le chef de l'État a dit que chacun vienne, apporte son expertise par rapport à son domaine de compétence. Et il s'avère que Siemens a les turbines pour domaine de compétence. [Une autre entreprise allemande va venir pour] la formation et la maintenance, les chinois [vont s'occuper] notamment du transport de l'électricité ».

Pour le chemin de fer, « c'est quasiment la même chose mais ici, les Allemands veulent eux-mêmes intervenir », assure Pépin Guillaume Manjolo Buakila qui indique que le gouvernement (RDC) va « discuter sur ça car à partir du 02 ou 03 [decembre], j'avais sollicité auprès de mon homologue allemand de la coopération, qu'on puisse lancer les négociations pour revoir le cadre de coopération, puisqu'il y a énormement d'éléments qu'on va devoir y injecter notamment à la suite de la loi allemande sur l'immigration choisie. Nous allons le faire selon ce que le chef de l'État a décidé: la formation des congolais pour faire la maintenance sur des turbines et, le cas échéant, pour faire la maintenance sur les chemins de fer ».

Une formation qui « sera assurée par le ministre en charge de la formation professionnelle ».

En ce qui concerne les zones économiques spéciales, indique le ministre de la coopération internationale, « les Allemands sont aussi prêts à pouvoir y participer, s'installer. Siemens passera quasiment en première position parce qu'il va falloir avoir absolument de l'électricité dans chaque zone économique spéciale pour faire en sorte qu'elle devienne viable ».

La RDC « est sur la bonne voie ».

« Ces travaux du 02 et 03 [décembre] nous permettront de fixer le cadre, ce qu'on va devoir faire, les délais d'exécution ».

Le ministre annonce que normalement, « au courant de l'année prochaine, on aura sûrement la grande commission mixte RDC-Allemagne pour pouvoir consolider et mettre en œuvre ce que le chef de l'État et toutes les deux parties ont fixé puisque c'est rare qu'Angela Merkel dise des choses qui ne s'appliquent pas ».

Vendredi dernier, Jeannot Letamba avait évoqué un « engouement allemand » pour la RDC.

L'ambassadeur annonçait également venir au pays, dès la semaine prochaine, pour les préparatifs de l'arrivée d'une délégation allemande à Kinshasa.

En Allemagne, le Président Félix Tshisekedi a reçu les honneurs d'un Congo ayant fait des réformes et signe de très gros contrats.

Peu avant son séjour à Berlin, le successeur de Joseph Kabila, alors en mission en Ouganda, invitait à considérer le business comme une solution face à l'extrême pauvreté qui sévit et nourrit les conflits dans la sous-région.