Regain d’attaques à l’égard des journalistes et des médias en RDC (JED)
Justice
le 23/08/2019 à 11h30
Journaliste en danger (JED) a dénoncé un regain d’attaques enregistrées depuis quelques semaines contre des journalistes et des médias en RDC. Cette organisation appelle les nouvelles autorités compétentes à prendre des mesures immédiates pour que cessent ces attaques répétées.
Un autre cas, mentionné cette organisation, est celui de Raim Mayama, journaliste présentatrice du magazine Masolo ya Congo, que la Police venait d'interpeller le mardi 20 août, dans la province du Haut-Katanga sur ordre de M. Kambaj, chef de bureau des Mines.
À en croire le rapport dressé par JED, "la journaliste s’était rendue au bureau du chef de bureau des mines pour réaliser une interview sur le présumé détournement de la taxe minière. Après avoir recueillie des informations auprès d’un proche collaborateur de M. Kambaj, Raim Mayama a été subitement mise aux arrêts".
Depuis son arrestation, poursuit JED, Michel Tshiyoyo comparait devant le Tribunal de paix de Kananga. "À l’audience du lundi 19 août dernier, le journaliste a récusé les juges et a sollicité la recomposition du tribunal. Depuis, Tshiyoyo reçoit dans sa cellule des menaces de mort".
"Frank Masunzu, journaliste-correspondant de la Radio Pole FM à Masisi, un territoire de la province du Nord-Kivu, a été copieusement tabassé, le jeudi 1er août", alerte encore JED.
Près de huit mois après son avènement au pouvoir, et en dépit de ses déclarations des bonnes intentions, JED constate "avec regret que le nouveau président de la République Félix Antoine Tshisekedi, n’a pris aucune mesure concrète pour promouvoir la liberté de la presse et assurer la sécurité des journalistes".
En l’espace de deux semaines, JED dit avoir enregistré au moins 6 cas d’atteintes flagrantes à la liberté de l’information à Kinshasa et dans les provinces, où des journalistes et médias ont été victimes des attaques ciblées en rapport avec leur travail.
Après plus d’un mois de fermeture arbitraire, la Radiotélévision par Satellite (RTVS1), média proche de l’opposition, a été re-ouvert le jeudi 1er août dernier.
Aucune déclaration des officiels congolais n’a accompagné cette reprise, ni justifiée les raisons de la fermeture de cette chaine, regrette JED qui rappelle que son signal "a été brusquement coupé, le samedi 29 juin 2019, sans aucune notification, verbale ou écrite, adressée aux responsables de ce média. Cette interruption était intervenue au moment où ce média diffusait une émission intitulée Spécial Lamuka appelant la population à participer à une marche pacifique, le 30 juin 2019, pour notamment réclamer « la vérité des urnes".
Kinshasa avait interdit cette manifestation de l’opposition prétextant ne pas permettre la désacralisation de la date mémorable du 30 juin, où le pays célèbre son indépendance.
JED évoque l'interpellation de Simon Bofunga, directeur de Congo Nouveau, journal paraissant à Kinshasa, le mercredi 21 août dernier au parquet près la Cour d’Appel de Kinshasa/Gombe.
"Le journaliste s’y était rendu après avoir reçu un mandat de comparution. Détenu pendant environ 7 heures de temps, le journaliste a été remis en liberté sans être auditionné et sans savoir le motif réel de cette interpellation. Il lui a été demandé de se présenter au parquet le mardi 27 août", déplore JED.
Situation en provinces
Un autre cas, mentionné cette organisation, est celui de Raim Mayama, journaliste présentatrice du magazine Masolo ya Congo, que la Police venait d'interpeller le mardi 20 août, dans la province du Haut-Katanga sur ordre de M. Kambaj, chef de bureau des Mines.
À en croire le rapport dressé par JED, "la journaliste s’était rendue au bureau du chef de bureau des mines pour réaliser une interview sur le présumé détournement de la taxe minière. Après avoir recueillie des informations auprès d’un proche collaborateur de M. Kambaj, Raim Mayama a été subitement mise aux arrêts".
Accusée d’extorsion, poursuit l'organisation, "elle a été conduite dans les installations de la police criminelle avant d’être acheminée au parquet où elle a été gardée jusque tard dans la soirée".
Au niveau du Kasaï central, JED signale que "tous les matériels de la radio Télévision Shaloom, l'une des stations des radios de Kananga, ont été emportés par un groupe de personnes non autrement identifiées".
Pourtant, ce média est resté "fermé depuis trois mois pour non paiement des redevances, taxes et impôts par la Direction générale des recettes administrative, domaniale et de participation (DGRAD)".
Dans cette province, "Michel Tshiyoyo, directeur de la Radio Sozer FM, une station communautaire émettant à Kananga, est détenu depuis le mercredi 14 août dans les installations du Tribunal de paix de Kananga sur ordre du gouverneur de province M. Martin Kabuya", rapporte l'organisation.
"Incitation à la haine et outrage à l’autorité provinciale" est l'accusation formulée par le gouverneur contre ce journaliste, indique JED qui précise qu'il est "poursuivi pour s’être interrogé sur sa page Facebook sur la rumeur d’une altercation qui aurait eu lieu entre le gouverneur Martin Kabuya et son adjoint Ambroise Kamukuny lors d’une mission officielle à Kalamba Mbuji, un poste douanier situé à 250 km de Kananga, dans le territoire de Luiza".
Depuis son arrestation, poursuit JED, Michel Tshiyoyo comparait devant le Tribunal de paix de Kananga. "À l’audience du lundi 19 août dernier, le journaliste a récusé les juges et a sollicité la recomposition du tribunal. Depuis, Tshiyoyo reçoit dans sa cellule des menaces de mort".
"Michel, c’est nous que tu veux combattre. On va te tuer, retiens-le. Nous connaissons où habitent tes deux femmes. Nous t’avions piégé et nous t’avons eu. Tu n’es pas intelligent. Que le tribunal se prononce, tu verras", est l'avertissement adressé au journaliste, par de personnes non autrement identifiées, et que JED dénonce.
"Frank Masunzu, journaliste-correspondant de la Radio Pole FM à Masisi, un territoire de la province du Nord-Kivu, a été copieusement tabassé, le jeudi 1er août", alerte encore JED.
Selon son rapport, le journaliste avait été molesté "par un militaire des Forces Armées de la RD Congo" au moment où il "voulait interviewer la population de la localité de Kitshanga, victime de plusieurs exactions militaires".
C'est avec la "plus grande fermeté" que JED "condamne ces attaques dont sont actuellement victimes des journalistes qui doivent pouvoir exercer leur travail dans les meilleures conditions, surtout à l’aube de cette période de l’alternance politique en RDC qui doit marquer une rupture avec les méthodes et pratiques prédatrices de l’ancien régime".
C'est avec la "plus grande fermeté" que JED "condamne ces attaques dont sont actuellement victimes des journalistes qui doivent pouvoir exercer leur travail dans les meilleures conditions, surtout à l’aube de cette période de l’alternance politique en RDC qui doit marquer une rupture avec les méthodes et pratiques prédatrices de l’ancien régime".
Le président Félix Tshisekedi interpellé
Près de huit mois après son avènement au pouvoir, et en dépit de ses déclarations des bonnes intentions, JED constate "avec regret que le nouveau président de la République Félix Antoine Tshisekedi, n’a pris aucune mesure concrète pour promouvoir la liberté de la presse et assurer la sécurité des journalistes".
Lors de la célébration de la journée mondiale de la liberté de la presse le 3 mai dernier, se souvient l'organisation, le chef de l'État avait pourtant déclaré que les journalistes et les médias, quatrième pouvoir, ont des droits.
"Le droit d’être protégé, de parler librement ou d’investiguer...", disait le successeur de Joseph Kabila.
Alain Tshibanda
Alain Tshibanda
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