Moise Katumbi peut encore être candidat à la presidentielle
À la seule condition, s’il détient une nationalité étrangère, comme le laissent penser les documents dévoilés dans la presse, qu’il réintègre la communauté congolaise.
Car, « même si cela n’a été qu’un court instant, avoir détenu une autre nationalité lui fait perdre la congolaise et rend impossible toute candidature », précise à TOP CONGO FM, le professeur Bob Kabamba, de l’université de Liège (Belgique), co-rédacteur de la Constitution.
Ses partisans et adversaires auront beau faire montre d’ingéniosité, s’il a contracté en 2000 la nationalité italienne, aucun acte ne démontre à ce jour qu’il a recouvré la congolaise qu’il aurait perdu automatiquement.
Gouverneur du Katanga italien
Élu et réélu, il aurait été italien pendant toute la période.
« Tant qu’un délit n’est pas mis au jour, il reste un délit et doit être considéré comme tel quand il est découvert ».
Ses soutiens feraient mieux, s’il est encore temps, de lui conseiller de profiter du moratoire évoqué par la première législature de l’assemblée nationale (2007-2012) et de réintégrer la communauté congolaise.
Une simple déclaration suffit
Car, détenteur de la nationalité d’origine du fait de ses origines, comme l’attestent même les chefs coutumiers, Moise Katumbi « appartient aux groupes ethniques et nationalités dont les personnes et le territoire constituaient ce qui est devenu le Congo » (Article 6).
Selon l’Article 32 du code de la nationalité, « tout congolais d'origine, qui a perdu sa nationalité, peut la recouvrer par déclaration..., doit avoir conservé ou acquis avec la RDC des liens manifestes, notamment d'ordre culturel, professionnel, économique, sentimental ou familial ».
Il redeviendrait congolais le jour de l’enregistrement de la déclaration auprès du ministre de la justice.
Reconnaître avoir menti
Cette déclaration impliquera automatiquement aveu de dissimulation de faits majeurs.
Car l’ancien gouverneur qui, en septembre 2015, déclarait démissionner parce que le président Kabila ne voulait pas respecter la constitution sur le nombre de mandats (Article 220) aura lui-même violé la constitution, 8 ans durant, en exerçant une fonction réservée aux congolais.
Car « la nationalité congolaise est une et exclusive. Elle ne peut être détenue concurremment avec aucune autre », selon l’article 10 de la constitution.