3 Novembre 2019

Moins de 10 % des congolais se font dépister des cancers du sein et du col de l'utérus

Santé le 02/11/2019 à 08h33
Plus de 90 % des congolais connaissent l'existence des cancers du sein et du col de l'utérus mais seulement moins de 10 % se sont fait dépister. C'est la conclusion d'une étude réalisée sur un échantillon de 1 600 personnes dont 800 hommes et 800 femmes, âgées de 18 ans à 65 ans et plus, reparties sur l’ensemble du territoire national. 

L'ignorance et la peur sont les principaux freins au dépistage. Toutefois, une très large majorité des congolais considèrent le cancer comme une menace de degré élevé en RDC, révèle l'enquête de l’agence d'étude des marchés Target, dont les résultats ont été présenté au cours d'une conférence de la Fondation Bomoko, jeudi dernier, organisée dans le cadre des activités clôturant Octobre Rose, mois dédié à la lutte contre le cancer du sein. 

L’objectif de Target est d'aider à face au déficit de données statistiques dans le domaine de la santé en RDC.

"En Équateur et même au Bandundu, il n’existe des lieux où on peut se faire dépister. Dans des telles régions, les gens se meurent par ignorance et par manque de centre de dépistage", témoigne Hortense Mbumba, chef d'études des projets à Target.

"Nous apportons l’information afin que le ministère de la santé soit au courant de ce qu’il se passe réellement dans notre pays. Les études amènent des précisions sur ce qui se passe réellement, pas seulement à Kinshasa mais aussi dans les 25 autres provinces du pays", soutient-elle.

"C’est notre petite contribution [dans la sensibilisation contre les cancers du sein et du col de l’utérus]. Cette étude est disponible sur notre site internet pour que quiconque le souhaite puisse bénéficier de l’information, afin qu’elle puisse circuler et que des actions soient menées", affirme la responsable d'études des projets à Target.

Inexistence d'une politique nationale de lutte contre le cancer

"Nous allons travailler cette année pour plus spécifier [les lois] et donner, par exemple, à des femmes qui se battent contre les cancers du sein d’être soignées comme au Sénégal. Actuellement, c’est gratuit et comme au Rwanda, [deux pays] très avancés dans l’accès aux soins de ces maladies"
, promet la députée nationale Christelle Vuanga qui a pris part à cette conférence.

Elle admet qu’«il faut un programme national de [lutte contre le cancer] mais le problème qui est plus flagrant actuellement, c’est le coût des soins. C’est une maladie qui nécessite énormément d’argent ».

Nécessité d’une volonté politique

« Nous connaissons l’état actuel de la situation économique de notre pays. Qu’à cela ne tienne, si on a pu avoir la gratuité de l’enseignement [de base], c’est-à-dire qu’il peut y avoir une volonté politique pour sauver ces femmes »
, estime-elle.

« Chaque jour, nous perdons des femmes qui sont nos mères, qui sont nos sœurs, nos tantes. Nous devons nous battre, chacune dans sa dimension, nous devons créer ce cadre pour aider ces femmes qui sont dans les milieux ruraux touchées par cette maladie sans en connaître les tenants et les aboutissants »
, souhaite l’élue du district de la Funa ici à Kinshasa.

Eric Lukoki 
Dans la même rubrique
  • Un décès et 220 cas, bilan d'une épidémie de rougeole à Moanda (Kongo central)

    le 30/10/2019 à 19h32

  • ROTASIIL, un nouveau vaccin contre le rotavirus en RDC

    le 30/10/2019 à 18h44

  • Plus de 400 décès sur 650 cas de rougeole notifiés dans la province du Kwango

    le 24/10/2019 à 08h25