20 Novembre 2019

Le Premier ministre s'engage à combattre l’enrichissement rapide et illicite

Politique le 19/11/2019 à 20h03
"Personne ne sera épargné. Rien ne nous empêchera d’envisager la multiplication d’enquêtes déclenchées à partir des signes extérieurs d’enrichissement rapide et illicite", a promis le Premier ministre, lors de la présentation du budget 2020 à l’Assemblée nationale.

Sylvestre Ilunga Ilunkamba qui répondait ainsi à ses propres questions, qu'il s'est posées face aux élus du peuple: "pourquoi le coulage des recettes n’est pas toujours sérieusement découragé dans notre pays ? Ceux qui détournent l’argent de l’État, sont-ils effectivement sanctionnés ?".

À ses propres questions, le Premier ministre a répondu en réaffirmant son engagement à poursuivre, aussi loin que possible, tous ceux qui vont se donner la peine de détourner des deniers publics.

"Ceci concerne également et en premier lieu les membres du gouvernement ainsi que tous les grands responsables de l’État"
, a-t-il averti.

Prenant le chef du gouvernement au mot, sur sa fermeté à combattre le coulage de l’argent public, le député de l’opposition Muhindo Nzangi a remis, sur le tapis, la fameuse affaire de détournement de deniers publics révélés par l’inspection générale des finances.

"Monsieur le Premier ministre, dans votre programme, votre deuxième pilier est la lutte contre la corruption. Profitez-en pour nous montrer l’exemple. Où sont nos 15 000 000 USD ?",
a-t-il demandé.

Des mesures pour maximiser les recettes de l’État

Par ailleurs, le Premier ministre a annoncé quelques mesures prévues pour une mobilisation conséquente de son ambitieux budget d’un peu plus de 10 milliards de dollars américains.

Parmi celles-ci, on note l’application rigoureuse des paiements forcées aux insolvables, l’implication du gouvernement dans la collecte de la TVA et l’élargissement de l’assiette fiscale.

"Toutes ces mesures de recouvrement ne pourront renflouer les caisses de l’État que si des mesures de lutte contre la corruption, ce mal profond et le coulage des capitaux, sont strictement appliquées et des sanctions exemplaires infligées"
, a-t-il indiqué.

Pression fiscale…Henri-Thomas Lokondo sceptique !

Cependant, le député Henri Thomas Lokondo se montre plutôt sceptique sur l’approche pression fiscale que prône le gouvernement. Cela est difficilement conciliable avec le pouvoir d’achat, a-t-il estimé.

"Ils ont arrêté avec une pression fiscale à 13 %. L’élargissement de l’assiette fiscale, c’est la population qui va en pâtir. Comment ils vont concilier cette pression fiscale avec le pouvoir d’achat ? Il faut qu’ils nous disent comment ça va se faire. C’est très important. Ils ont parlé de la DGDA, la DGI, la DGRAD. Ce sont des services générateurs des recettes. Ce sont eux qui vont maintenant multiplier les taxes. Or, trop de taxes tue les taxes, comme on dit", a-t-il avancé.

Plus de recettes rime avec reformes rigoureuses…

En sus, "on ne peut pas maximiser les recettes tant que des réformes rigoureuses ne sont menées tant sur le plan des structures que des hommes", a-t-il encore estimé.

Sur le plan des structures, pense l'élu de Mbandaka, "on doit mettre en place des garde-fous pour éradiquer la corruption qui est devenue, comme vous le savez, comme un sport national. Il faut réduire le train de vie de l’État", a-t-il martelé.

Le Premier ministre doit, en principe, répondre mercredi aux préoccupations soulevées par les élus lors du débat général sur le projet de loi de finances 2020.

Eric Lukoki 
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