4 Janvier 2020

Incessantes tueries à Beni, Mbusa Nyamwisi pour une réévaluation des opérations militaires

Grands lacs le 17/12/2019 à 20h11
Incessantes tueries à Beni, Mbusa Nyamwisi pour une réévaluation des opérations militaires « Il faut réinterroger cette fameuse opération [de grande envergure menée par les Forces armées de la RDC] qui se passe dans la région », indique Antipas Mbusa Nyamwisi, lundi dernier sur TOP CONGO. 

« Depuis novembre que les opérations ont commencé, nous avons perdu 220 personnes et plusieurs personnes disparues. Là nous sommes à peu près à 5 morts par jour dans la région. Cela se passe au Nord-Ouest et dans la collectivité de Watalinga, qu’est-ce que ça veut dire ? »,
se demande l’ancien membre de la plateforme Lamuka.

Traque et représailles pas au diapason…


Certes, « l’armée a annoncé qu’elle venait de prendre quelques bastions des rebelles, il faut leur [jeter] des fleurs pour ça », consent-il, mais insiste l’ancien ministre des affaires étrangères, « je crois qu’il faut réinterroger tout cela. A dire vrai, les massacres se passent sur la nationale n°4, au Nord-Ouest de Béni [tandis que] ces opérations dont parle l’armée, [se déroulent à] Mwalika, c’est au Sud-Est et Kididiwe-Vemba, c’est au centre-Est ».
 
Les personnes qui tuent sont vues comme des soldats…


Il poursuit, « j’ai appris, j’ai vu des propos des gens à gauche, à droite, dire que, voilà, des personnes lourdement armées sont venues d’Ouganda et tout ça. Moi, les renseignements que j’ai, n’indiquent pas qu’il y ait des personnes qui ont traversé de l’Ouganda. À Watalinga, je parle aux personnes qui ont survécu à ça [massacres], elles disent avoir vu des soldats venir en tenue militaire».

« On ne pourrait pas se taire indéfiniment se le fait que les personnes qui tuent sont vues comme des soldats  congolais »
, s’insurge le notable du territoire de Beni et leader de l’ex mouvement rebelle RCDKML.

Allô, qui commande vraiment les opérations à Beni ?


Celui qui avait annoncé, il y a encore quelques mois, avoir suspendu sa participation à Lamuka pour prêter main forte au Président Tshisekedi, dans le cadre de la lutte contre Ebola et les groupes armés qui foisonnent dans le Nord-Kivu, fustige également l’apparente « confusion » dans le commandement des opérations militaires contre les ADF.  

« Il y a aujourd’hui, à Beni, 11 généraux qui commandent cette opération. Est-ce le Chef d’état-major général ? Est-ce l’inspecteur général qui, lui-même, est arrivé ? Est-ce le commandant de Sokola ? »,
s’interroge Antipas Mbusa.

Il soutient, par ailleurs, de ne s’être pas désengagé de sa promesse d’aider à la fin des violences dans sa région d’origine.

« Je reste disponible. Je pense même que l’heure est au plus grand rassemblement de tous les fils de ce pays parce que le Nord du pays est en danger »
, avance-t-il.

Eric Lukoki 
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