14 Août 2019

Butembo: les médecins n'iront plus en grève lundi prochain

Santé le 10/08/2019 à 20h26
La décision de décaler la grève sèche de protestation et solidarité, initialement programmée pour le lundi [12 août] prochain, a été prise ce samedi 10 août, à l’issue d’une réunion de la "cellule Butembo" du conseil national de l’ordre de médecins.

Les médecins de ce territoire de la province du Nord-Kivu disent vouloir donner une chance aux tractations menées pour obtenir l’allègement de conditions de détention de leur collègues, accusés d’être impliqués dans l’assassinat en avril dernier, d’un épidémiologiste camerounais de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) lors d’une attaque de milices contre une équipe de lutte contre Ebola.

"Nous demandons à ce qu’ils puissent être en résidence surveillée. Nous avons encore le week-end pour continuer les négociations"
, a déclaré à TOP CONGO, le docteur Kalima Nzanu, président de la "cellule Butembo" du conseil national de l’ordre des médecins.

Seulement, "si le lundi 12 août, ils [les médecins arrêtés] ne sont pas en liberté provisoire et que l’audience publique n’est pas programmée, nous allons commencer une grève en excluant d’abord toutes les consultations externes. Nous ne prendrons que les malades hospitalisés et ceux-là qui viennent en urgence", a-t-il prévenu.

Une façon claire pour ces blouses blanches de Butembo de faire monter la pression sur les autorités civiles et de la justice militaire qui , du reste, "ont montré une attitude positive", laisse entendre le docteur Kalima.

"Nous espérons que d’ici ce [samedi] soir ou même demain  [dimanche], nos confrères pourront être en résidence surveillée chez eux à la maison", poursuit-il.

52 personnes, au total, sont aux arrêts dans le cadre de cette affaire. Parmi les prévenus, figurent  24 présumés combattants Maï-Maï et 4 médecins congolais. 3 d’entre eux sont présumés commanditaires et auteurs moraux de ce meurtre, un autre suspect est en fuite et activement recherché par la justice militaire.

C'est d'ailleurs la justice militaire qui a annoncé avoir bouclé, jeudi 8 août, son enquête de quatre mois qui devait lui permettre de comprendre les circonstances de l’attaque fatale, le 19 avril, des cliniques de l’Université catholique de Graben à Butembo.

C’est au cours de cette incursion que le médecin camerounais Richard Valery Mouzoko Kiboung, coordonnateur de la riposte à l’épidémie à virus Ebola dans l’aire de santé de Mutsanga, avait été tué alors qu’il présidait une réunion avec les membres de son équipe.

Eric Lukoki 
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