Appel à l'unité, l'UDPS doit d'abord présenter des excuses à la nation (Lumeya)

"Nous devons nous retrouver autour d'une table pour voir comment nous allons répondre à l'appel du président" de la République lancé lors de son discours à la nation jeudi dernier, indique, à TOP CONGO FM, le député national du Front commun pour le Congo (FC ), Lumeya Dhu Malegi (Photo)
Seulement, bémolise-t-il, le Parti présidentiel, autrefois principale formation politique de l'Opposition sous Joseph Kabila, doit, au préalable, faire amende honorable.
Certes, "le président a déclaré que la situation dans l'Est n'est pas nouvelle, il demande au peuple de taire ses divergences politiques et religieuses, (mais il est issu) d'un parti politique qu'est l'UDPS. Quel était le comportement de l'UDPS face au président sortant qui, à l'époque, avait aussi demandé une mobilisation totale. Ils ont boycotté, diabolisé tous les compatriotes qui avaient répondu à cet appel", commence par rappeler cet élu de l'Opposition avant de lancer : "nous demandons aux amis de l'UDPS de présenter leurs excuses à la nation parce que leur comportement dans le passé n'était pas rassembleur".
Position incompréhensible (UDPS)
Jacquemain Shabani, dirigeant de la Commission électorale permanente du parti présidentiel, parle de "mauvaise relecture de l'histoire" et soutient que "l'intérêt du Congo a toujours été privilégié dans l'action de l'UDPS même quand nous étions dans l'opposition".
Pour preuve, avance-t-il, "à l'époque du Zaïre, lorsque le président Étienne Tshisekedi est allé vers Mobutu, il y avait non seulement la maladie, mais aussi des actes d'agression de la République. Le dialogue intercongolais a vu le jour et même eu le soutien de l'UDPS. Le président Étienne Tshisekedi a rendu visite, en son temps, à tous les leaders de la classe politique de l'époque pour discuter de la nécessité de se concerter pour le bien-être du Congo".
Cependant, reconnaît celui qui fut, par ailleurs, secrétaire général du parti, "pour certaines initiatives, nous avons eu des opinions (différentes)".
Des préalables
Pour Franck Diongo, ex-soutien du président de la République devenu (ou redevenu) opposant radical, il y a des préalables à l'appel à l'unité (émis par Félix Tshisekedi) pour créer la cohésion nationale.
Il cite "la cohérence nationale (sans laquelle), il n'y aura pas de cohésion nationale", tranche-t-il.
Et de s'interroger : "comment le président peut appeler à la cohésion nationale pendant que son parti insulte tous les opposants et que le président n'a pas reçu ces opposants ? Comment le président peut appeler à la cohésion nationale pendant qu'il est en divergence avec les 2 plus grandes églises dont protestante et catholique ? Comment il peut appeler à la mobilisation des jeunes, sans avoir préparé le cadre ?"
Espoir déçu
Franck Diongo "ne pense pas que le président croit aux bonnes intentions qui sont dans son discours, c'est un espoir déçu", assène Franck Diongo avant de noter qu'"au regard des atrocités perpétrées et du caractère récidiviste du Rwanda, les Congolais attendaient la rupture des relations diplomatiques, la déclaration de guerre, une solution militaire claire, une solution politique claire à travers un schéma alternatif de sortie de crise".
Pour lui, "les Congolais attendaient que le président nomme la crise clairement parce que tout le monde sait que c'est une guerre de balkanisation. Ce discours montre que le Président n'a pas la volonté politique de braver le Rwanda. On n'a pas senti un président qui garantit, qui rassure", lâche-t-il.
Éric Lukoki
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