Affaire Hammarskjöld, la Suède se réjouit de la résolution pour la poursuite de l'enquête
Justice
le 30/12/2019 à 08h49
Sur Twitter, la mission permanente de la Suède aux Nations Unies s'est réjouie le week-end dernier de l'adoption par consensus d'une résolution en faveur de la poursuite de l'enquête sur la mort tragique de l'ancien secrétaire général de cette organisation.L’Assemblée générale des Nations unies avait prié, le 27 novembre dernier, "le Secrétaire général de reconduire dans ses fonctions l’Éminente Personnalité nommée en application de [sa] résolution 72/25, afin qu’elle continue d’examiner les renseignements reçus et d’éventuels éléments d’information nouveaux émanant d’États Membres, et notamment de particuliers et d’entités privées, et d’en évaluer la valeur probante et de tirer des conclusions des enquêtes déjà menées".
Implication des États Membres concernés et analyse des archives
Elle avait aussi engagé "tous les États Membres, en particulier ceux mentionnés dans le rapport, à divulguer tous les dossiers pertinents en leur possession et à communiquer à l’Éminente Personnalité et au Secrétaire général toutes informations utiles sur la mort de Dag Hammarskjöld et des personnes qui l’accompagnaient et à veiller à interroger à fond tous leurs dossiers et archives".
De manière précise, l'Assemblée générale des Nations unies formulait la "demande aux États Membres mentionnés dans le rapport d’apporter une coopération et une assistance sans réserve à l’Éminente Personnalité, notamment en nommant sans tarder des responsables indépendants de haut niveau chargés de déterminer si les archives de leurs services de sécurité, de renseignement et de défense contiennent des information pertinentes, et encourage l’Éminente Personnalité à poursuivre ses échanges avec tous les responsables de haut niveau, y compris ceux qui ont achevé leurs travaux".
Elle souhaitait voir les "États Membres encourager les particuliers et les entités privées à communiquer tous documents concernant la mort de Dag Hammarskjöld et des personnes qui l’accompagnaient pour que l’Éminente Personnalité puisse les examiner".
Rendre compte des progrès réalisés
Le Secrétaire général a été également invité à "rendre compte [à l'Assemblée générale], avant la fin de sa soixante quinzième session, des progrès réalisés" dans le cadre de cette affaire.
Cet appel de l'Assemblée générale des Nations unies se fonde sur ses résolutions 1759 (XVII) du 26 octobre 1962, 69/246 du 29 décembre 2014, 70/11 du 19 novembre 2015, 71/260 du 23 décembre 2016 et 72/252 du 24 décembre 2017 qui insistent globalement "sur le fait qu’il est de la responsabilité de tous de faire la lumière sur les conditions et les circonstances de la mort tragique de Dag Hammarskjöld et des personnes qui l’accompagnaient".
"Considérant qu’une nouvelle enquête serait nécessaire pour établir définitivement les faits", elle exprime "ses remerciements au Secrétaire général, qui demeure résolu à rechercher la vérité dans cette affaire".
"Accueillant avec satisfaction le rapport de l’Éminente Personnalité nommée en application de [sa] résolution 72/2521, elle affirme être "consciente de la contribution que les États Membres, en particulier ceux qui ont nommé des responsables indépendants de haut niveau, ont apportée à ses travaux".
Le 12 septembre dernier, le Secrétaire général de l'ONU avait transmis au Président de l’Assemblée générale le rapport de l’Éminente Personnalité, notant en particulier la conclusion de celle-ci, "selon laquelle il apparaît plausible qu’une action ou une menace d’origine extérieure ait causé l’accident, soit par une attaque directe ayant provoqué l’écrasement du SE-BDY, soit par une distraction momentanée des pilotes".
En janvier 2018, l'Assemblée générale avait invité le Secrétaire général "de s’assurer que l’Organisation des Nations Unies examine ses propres documents et archives afin de lever le secret qui serait attaché aux informations concernant la mort de Dag Hammarskjöld et des personnes qui l’accompagnaient".
Alors qu'il effectuait son 4ème voyage au Congo pour superviser les opérations de maintien de la paix que menait la Force des Nations unies sur ce territoire (ONUC), le second Secrétaire général de l'ONU, Dag Hammarskjöld ne survivra pas à l'accident d'avion qui avait transporté également ses collaborateurs.
Après avoir décollé dans la soirée du 17 septembre 1961 pour un voyage de 200 km, l'appareil n'est jamais arrivé à destination, et n'a eu aucun contact avec la tour de contrôle de l'aéroport de Ndola. Vers une heure du matin le 18 septembre, une grande lueur a été observée dans le ciel, à peu de distance d'une localité du nom de Mufulira, en territoire rhodésien, l'actuelle Zambie.
Son épave sera repérée le même jour vers 14 heures, à 11 kilomètres environ au nord-est de l'aéroport. 15 corps seront récupérés et Harold Julien, unique survivant périra quelques jours plus tard des brûlures qu'il a subies, indiquent les sources onusiennes.
Parmi les victimes, en sus du second Secrétaire général suédois, il y avait notamment les américains Heinrich A. Wieschhoff (directeur et adjoint au Sous-Secrétaire aux affaires politiques et aux affaires du Conseil de sécurité) et William Ranallo (attaché particulier du Secrétaire général).
Alain Tshibanda
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