Vital Kamerhe dit ne pas toujours comprendre pourquoi il est poursuivi

"Je voudrais comprendre le seul franc que Monsieur Muhima avait remis à Kamerhe ou que le comptable a fait transiter entre mes mains", demande le directeur de cabinet du Chef de l'Etat à la 3ème audience du procès dit de 100 jours.
"Jeannot Muhima n'est jamais entré dans mon bureau. Je travaille avec le papier. Il ne faut qu'on nous détourne de la recherche de la vérité. Ici, nous parlons chiffres", insiste Vital Kamerhe (Photo).
Qui dit que "ce qui m'intéresse à ce stade est de savoir comment on vient me lier à Jeannot Muhima (responsable de la logistique à la présidence de la République) qui est libre de ses actes et responsable".
Et de s'interroger: "est-ce difficile de prouver qu'on s'est partagé de l'argent avec Jeannot Muhima? Nous devons rester dans ce que le Tribunal veut savoir. Est-ce qu'il y a eu détournement ou pas ? De combien ?".
Ne parler que devant témoins
"Je vais parler en face des témoins qu'on a faits venir. Je n'ai pas refusé de répondre", assure Vital Kamerhe.
Qui révèle tout de même que "l'autorité contractante, c'est le ministre du Développement rural qui a agi au nom de la RDC. Si ce contrat était irrégulier, il y a des autorités compétentes. Il y a une toute une chaîne de responsabilité".
Il rappelle que c'est "le ministre du Développement rural qui a écrit à son collègue des Affaires foncières pour aller visiter le site devant abriter les 1500 maisons. Ce contrat existe. Je l'ai écrit. Mais pour le cadre du second contrat, c'est le ministre du Développement rural qui a signé pour passer de 26 millions à 57 millions de dollars américains".
Concrètement, "Bitakwira a écrit au ministre du Budget pour obtenir un avis de non objection pour modifier le contrat en augmentant notamment le nombre de maisons et revoyant à la hausse les factures".
Vital Kamerhe rassure que "toutes les pièces se trouvent à la comptabilité de la présidence de la République. Je suis directeur de cabinet du Chef de l'Etat. À tout courrier lui adressé, c'est moi qui répond. Et à mon tour, je fais rapport au président de la République".
Pour lui, "le contrat a commencé par être verbal et s'est régularisé. C'était une dépense en urgence. Soyons reconnaissant d'avoir un directeur de cabinet du Chef de l'Etat qui a l'ar de l'écrit. Les autres le font par un appel téléphonique".
À en croire le Ministère public, "nous reprochons à Vital Kamerhe le détournement des deniers publics. Le moment venu, nous allons démontrer le détournement que nous avons mis à sa charge".
Vie privée pas à l'ordre du jour
Pour la 2ème prévention : accepter un don via sa belle fille pour abuser de son influence, Vital Kamerhe confirme que "Soraya (M'piana), c'est ma fille. Daniel, (Massaro), c'est mon cousin. Ni moi ni ma fille, personne ne connaît cette affaire de contrat (octroyant des parcelles). Je l'ai vu sur les réseaux sociaux et je suis allé voir le président de la République qui était autant surpris que moi".
Vital Kamerhe révèle que "je découvre un document au nom de fille, je me suis, via un agent, renseigné au bureau du cadastre. Comment me donner un terrain par l'intermédiaire de ma fille pour gagner un marché de 1500 maisons alors que le programme de 100 jours n'était pas encore conçu?", s'interroge-t-il.
Et même si c'était le cas, "j'ai moi-même interdit la construction et fait démolir toutes les construction à la baie de Ngaliema parce que c'est un espace réservé à la corniche".
Le directeur de cabinet du Chef de l'Etat relève également que "s'il y a une photo entre moi et monsieur Jammal, ça serait un faux".
Seulement, souligne-t-il, "on n'est pas ici pour parler de ma vie privée. Elle n'est pas à l'ordre du jour".