6 Décembre 2022

« Tous les criminels seront poursuivis » (Muyaya)

Grands lacs le 06/12/2022 à 16h18
« Tous les criminels seront poursuivis » (Muyaya)

''Le président de la République avait exigé une enquête interne et externe lors du dernier Conseil des ministres exclusivement consacrée aux massacres de Kishishe (où près de 300 civils ont été tués). La ministre de la Justice a tenu un discours à la Haye à ce sujet. Bien avant de s'envoler pour la Hollande, elle a donné une injonction à l'auditeur général pour débuter les enquêtes", annonce, invité du Magazine LE DÉBAT sur TOP CONGO FM, Patrick Muyaya.

"Ces massacres se répètent dans l'Est de la République parce qu'il y a impunité. Et ce, parce que le Rwanda couvre les criminels et pourtant ils sont sur les listes des États-Unis et des Nations-Unies.  Cette fois-ci, comme on a saisi la Cour pénale internationale, tous les responsables du M23 finiront à la CPI", prévient le porte-parole du gouvernement.

"Nous sommes engagés sur les fronts médiatique, militaire, diplomatique et judiciaire. Dans le front judiciaire, nous irons jusqu'au bout parce que si justice n'est pas faite, le mal va durer davantage".

Il annonce que ''bientôt nous allons publier un document dans lequel nous allons citer tous ceux qui sont éligibles au-delà des processus de paix. On ne peut pas réussir la réconciliation sans justice. Tous ceux qui ont commis des crimes au Congo doivent être poursuivi et en répondre".

Pour lui, "on doit régler le problème de la sécurité dans l'Est de la RDC. Ce problème perdure à cause des groupes armés. Aujourd'hui, tous les groupes armés vont signer un acte d'engagement", se réjouit Patrick Muyaya, faisant référence au dialogue de Nairobi III.

http://mobile.topcongo.fm/article/pres-de-300-civils-massacres-a-kishishe-a-rutshuru-au-nord-kivu-par-le-m23-officiel-10083


Les Congolais n'ont rien détourné à Naïrobi

En ce qui concerne les déclarations du facilitateur Uhuru Kenyatta sur un éventuel détournement des fonds alloués aux participants du processus de Nairobi et la rumeur selon laquelle cet argent serait détourné par la délégation congolaise, le porte-parole du gouvernement dément formellement cette information. 

''Le facilitateur du processus de Nairobi, c'est le président Kenyatta, le secrétariat est assuré par l'EAC. Les Congolais n'ont rien à voir là-dedans. Nous souhaitons même que le président Kenyatta dévoile les noms comme il l'a annoncé. Ce n'est pas un problème lié aux Congolais. C'est un problème logistique lié à la facilitation et au secrétariat technique de l'EAC. Les congolais n'ont rien à voir là-dedans, ce n'est pas eux qui sont impliqués dans le versement des perdiems", tranche Patrick Muyaya.

Qui rassure que ''dès que le problème sera résolu, (il y aura) signature de l'acte d'engagement. On va justement évoquer leur réinsertion dans la société,  voir comment implémenter de manière rigoureuse le problème de démonstration et réinsertion pour que ceux qui vivaient des armes hier se reconvertissent et abandonnent les armes".

Mais, se souvient-il, "il y a déjà une recommandation de l'Assemblée nationale qui a été édictée de manière claire : pas de réinsertion dans l'armée".

Propos maladroits du président Burundais

''Nous pensons que ces différents efforts combinés feront à ce que nous puissions ramener la paix sur le plan diplomatique mais si ça ne marche pas, il y a une composante militaire qui va intervenir,'' relève Patrick Muyaya.

Qui en profite également pour faire savoir que ''les propos du président Ndayishimiye (du Burundi) étaient maladroits. Le contexte dans lequel nous sommes, il faut savoir que toutes les forces qui viendront en RDC, ça sera pour appuyer les FARDC. La force régionale est une force d'attaque. Le M23 sait très bien que dans les jours qui viennent, il sera question de faire parler les armes. Il y a un plan opérationnel qui a été fait pour voir comment régler le problème sur le plan militaire".

Paul Kagame obligé de s'expliquer 

''On n'a pas besoin de nous chamailler avec Kagame mais c'est lui qui a maintenant besoin de s'expliquer parce qu'il fait une guerre de trop, il est habitué à faire du mal mais maintenant il rencontre une résistance", souligne Patrick Muyaya, alors que depuis quelques jours, Kinshasa et Kigali se lancent des piques ouvertes à travers leurs Chefs d'État.

''Il ne s'agit pas de discussions. Aujourd'hui le président Rwandais est devenu trop loquace. Il était habitué à faire ce qu'il veut. Même si on ne parle pas, le président Félix Tshisekedi avait fait preuve de grandeur, il a démontré toute sa bonté fraternelle, mais Kagame a cru que les bonnes manières que le président de la République a démontré était une faiblesse pour qu'il continue à faire ce qu'il est habitué de faire pour continuer son processus de pillage en RDC. On l'a amené à bout", explique le ministre de la Communication et des Médias.

Il revient également sur les propos du président de la République sur cette question, en relevant que ''lorsque le président de la République dit que nous devons libérer nos frères Rwandais, ça veut dire qu'il faut que le Rwanda soit démocratisé pour permettre au peuple Rwandais de s'exprimer parce que si ce peuple devait s'exprimer, je suis sûr que le président Kagame ne serait plus au pouvoir".

Patrick Muyaya reconnaît cependant que ''la question de la démocratisation aujourd'hui n'est pas seulement une question congolaise. On a beaucoup de partenaires qui parlent tout le temps de la démocratie, des droits de l'homme, etc. mais qu'ils imposent aussi ces standards au Rwanda".

Patrick Muyaya note que ''chez nous ici en RDC, quand on parle de démocratie, de liberté d'expression, ce sont des convictions. On n'a pas besoin d'une dynamique où il faut qu'on nous rappelle la démocratisation, etc. C'est-à-dire qu'il y a une histoire démocratique en RDC, mais le président Rwandais n'a aucune histoire avec la démocratie, il n'a aucun passé démocratique, tout ce qu'il connaît mieux, c'est la violence, la guerre. Pourtant, ce n'est pas la rhétorique qui va nous permettre de bâtir l'Afrique, ni de développer nos pays respectifs".



Dieumerci Lusakumunu

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