''Nous sommes conscients que la pluie d'hier (lundi) annonce une saison de pluie difficile. Il faudra au plus vite que tous les curages qui étaient en cours ou qui n'avaient pas commencé soient accélérés. Il faudra aussi que notre population puisse s'approprier les bonnes habitudes en cessant de jeter les sachets et les bouteilles plastiques partout parce que cela détériore la situation et provoque des inondations", rappelle, sur TOP CONGO FM, Me Douglas Nkulu, bourgmestre de Limete, une des 24 communes de la ville de Kinshasa dont les rues se retrouvent régulièrement sous les eaux après chaque pluie avec d'énormes dégâts. 

Après une ronde du gouvernement provincial à la suite des dégâts enregistrés après les inondations causées par la pluie diluvienne qui s'est abattue ce lundi 24 octobre sur Kinshasa, il relève qu'''il y a plusieurs maisons construites sur des sites qui permettaient par exemple aux machines de l'OVD de pouvoir curer. Il faudra choisir entre curer la rivière ou laisser les maisons des particuliers".

Cette mesure concerne également ''toutes les maisons construites sur des caniveaux et des collecteurs. On devra choisir entre laisser tout un quartier être inondé ou bien laisser un bâtiment en étage au profit d'une seule famille. Le choix est clair".

Il prévient notamment que ''l'Etat va user de ses pouvoirs exorbitants pour passer à la démolition pure et simple et favoriser l'intérêt général. Il faut qu'à un moment donné, on revienne à la normale.'' 

La route Terre jaune aussi en danger

''J'alerte encore le gouvernement de la République sur l'avancée de la route Terre jaune. Nous courrons le risque de perdre le 2Km de route qui ont été offerts à la population, pourtant, un investissement important du gouvernement de la République", alerte le député national Auguy Kalonji.

L'élu de la Tshangu rappelle que ''lors de son dernier passage à terre jaune, le président de la République avait promis que les travaux de cette érosion allait commencer très rapidement mais hélas. Jusqu'à présent, on ne voit aucun signe du début des travaux".

Il lance un appel au gouvernement, au ministre des Infrastructures ''pour accélérer car nous courons le risque de perdre ces 2 km de route vue l'avancée de cette érosion. Il est inexplicable que nous puissions perdre un tel investissement à cause d'une certaine négligence quelque part ou à cause de la lourdeur dans la réaction".

L'UNIKIN et le plateau des professeurs touchés

''C'est une véritable pluie diluvienne. Elle a laissé en désolation plusieurs familles au plateau des résidents, la route vers le centre neuro-psycho-pathologique est en délabrement très avancé", déplore le professeur Jean-Marie Kayembe, recteur de l'Université de Kinshasa.

Qui lance par la même occasion ''un SOS vibrant aux décideurs, en particulier au gouverneur de la ville de Kinshasa, toutes les personnes sympathisantes avec l'Université de Kinshasa mais aussi l'OVD et l'Office des routes qui peuvent nous aider".

Le recteur de l'Université de Kinshasa explique que ''la route qui conduit vers le plateau des résidents à la hauteur du Home 2, il y a une érosion que nous avons confiée à nos enfants de la faculté de l'environnement notamment les géniteurs de la bambouseraie. Nous commençons par nos propres moyens pour faire ce qui peut l'être mais l'état de délabrement au niveau des résidences, au niveau de la route qui mène vers le plateau des professeurs c'est au-delà des moyens d'un simple traitement biologique".

Et de s'inquiéter : "cela exige un génie en termes de mécanique et en termes de construction de plus haut niveau. Nous avons peur d'une autre pluie surtout comme celle d'hier, là, ce serait tout simplement l'hécatombe".

Kin Bopeto est un échec total

C'est dans ce contexte que le député provincial Samy Kalonji estime que ''la gestion de l'environnement dans la ville de Kinshasa par le gouverneur Gentiny Ngobila laisse à désirer. Son programme Kin Bopeto n'apporte pas de solution. On se limite simplement à balayer les grandes artères de la ville de Kinshasa".

Il relève qu'''aucune rivière n'a été curée, les déchets ménagers sont partout, des caniveaux bouchés par des bouteilles plastiques. Et c'est ce qui a fait que tout Kinshasa était dans l'eau hier. L'opération Kin Bopeto est un échec total. Ils n'ont pas pensé à curer les rivières et les caniveaux de la ville de Kinshasa. Ils ne se limitent qu'à balayer les grandes artères. C'est ce qui cause des inondations à chaque fois qu'il pleut".

Et de souligner : ''si on décide aujourd'hui de démolir des bâtiments, on doit penser à dédommager les constructeurs parce que certains avaient obtenu l'autorisation de l'autorité urbaine pour construire".

Dieumerci Lusakumunu