"Nous avons 37 corps en état de décomposition (à la morgue de Kasangulu dans la province du Kongo Central) comme ce fut le cas à l'hôpital Saint-Luc de Kisantu. Il s'agit d'indigents, de détenus de la prison de Kasangulu et de corps non identifiés d'accidentés de la RN1", alerte, sur TOP CONGO FM, Roger Nseka, coordonnateur de l'ONG Beto na beto

"Au moment où nous parlons, on ne sait pas accéder sur l'avenue qui mène vers (ce lieu). Ceux qui habitent aux environs de cette morgue ont du mal même à se déplacer", signale-t-il.

"Nous avons été en contact avec l'administrateur du territoire, il nous a parlé des démarches entreprises au niveau de la province. Il y a 2 semaines que le Ministre (provincial) des finances avait débloqué les moyens pour l'inhumation de ces indigents mais on ne sait à quel niveau se situe le blocage", explique encore ce membre de la Société civile locale.

Et de lâcher : "nous voulons lancer un s.o.s aux autorités nationales et provinciales sur le danger qui guette la population de Kasangulu".

Pas de décomposition 

En réaction, l'administrateur du territoire de Kasangulu reconnaît les faits mais avec un bémol tout de même.

"Il n'y a pas de corps en décomposition. Il y a plutôt des corps qui traînent", précise Isabelle Nkusu.

Quid alors des émanations pestilentielles dont parle la société civile ?

"Les mauvaises odeurs qui s'échappent de la morgue sont consécutives à sa capacité d'accueil. Nous recevons beaucoup de dépouilles de Kinshasa et certaines arrivent déjà décomposées ou en mauvais état. Et le temps de les embaumer, ça peut dégager. Mais ça n'est jamais si fort qu'on peut le croire", explique l'Administrateur de Kasangulu. 

"Le gouverneur de province est au courant et les dispositions sont en train d'être prises pour l'enterrement de ces indigents. Je crois qu'au plus tard à la fin de cette semaine, ils seront enterrés", assure-t-elle.

Éric Lukoki