Procès Chebeya, Joseph Kabila et plusieurs personnalités cités par Paul Mwilambwe

Selon Paul Mwilambwe, l’ordre de tuer Floribert Chebeya et Fidèle Bazana "venait de l’ancien président de la République Joseph Kabila".
Poursuivi pour association de malfaiteurs et désertion, le commissaire supérieur adjoint comparaissait pour la première fois mercredi devant la Haute cour militaire siégeant en chambre foraine à la Prison Militaire de Ndolo.
Au lendemain de ce double assassinat, "toutes les caméras de surveillance ont été démontées", a déclaré celui qui était en charge de la sécurité des visiteurs de l’Inspection générale de la police nationale dirigée à l’époque des faits par le général John Numbi.
Il a été détenu dans un cachot de l’Agence nationale des renseignements (ANR) sur l’avenue Mwene Ditu dans la commune de la Gombe puis à celui situé sur Nguma avant d’être ramené sur Mwene Ditu.
Le commissaire supérieur adjoint Mwilambwe a vécu dans la clandestinité pendant neuf mois chez les membres de sa famille.
Il s’est rendu le 14 juin à l’Inspection générale de la police nationale congolaise où toutes les personnalités l’accusaient d’avoir trahi le pouvoir en place. Le même jour, il a été transféré à l’Auditorat général où il a été auditionné de 10 heures jusqu’au soir.
Pendant son audition, il a reçu l’appel de John Numbi lui disant de ne pas dire la vérité à l’auditeur général des Fardc. Et enfin, il reçoit l’appel de Joseph Kabila.
"C’est le président Kabila qui m’a dit comme John Numbi, de ne pas dire la vérité à l’auditeur général. Il m’avait informé que je serai évacué vers Lubumbashi".
Après son audition à l’Auditorat général, Mwilambwe a été ramené à l’ANR où il était détenu. C’est au cachot qu’il avait appris sa condamnation.
C’est à partir de Lubumbashi qu’il a quitté le pays pour la Zambie d’abord et ensuite en Tanzanie. Connaissant les relations qui existaient entre le pouvoir de l’époque avec la Tanzanie, il y vivait avec un nom d’emprunt. Dès qu’il avait réuni les moyens, il s’est réfugié au Sénégal avec l’aide des organisations des droits de l’homme.
Les parties civiles, par la voix de leur avocat Me Peter Ngomo, ont souhaité que toutes les personnalités impliquées dans ce dossier soient entendues devant la Haute cour militaire afin que la vérité éclate.
Il revient à la Haute cour militaire d’inviter qui elle veut.
La Voix des sans voix (VSV) a réagi mercredi après l’audience de la première comparution du policier Paul Mwilambwe. Pour cette organisation des droits de l’homme, ce commissaire supérieur adjoint a fait une déposition au contenu très poignant et éloquent.
Pour le directeur exécutif de la VSV, Rostin Manketa, la chaîne criminelle de l’assassinat de Floribert Chebeya et de Fidèle Bazana est trop longue.
Pour permettre à la haute Cour de bien dire le droit, Rostin Manketa estime que toutes les personnes citées par Paul Mwilambwe devraient comparaitre aux prochaines audiences.