"Prenant nos responsabilités devant le peuple congolais, nous demandons la rupture immédiate des relations diplomatiques entre la RDC et le Rwanda, le départ sans délai de l'ambassadeur du Rwanda en RDC, le rappel de notre ambassadeur à Kigali et la levée de l'état de siège dans les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri", exige Martin Fayulu, président du parti politique engagement citoyen pour le développement (Ecidé), qui était face à la presse ce jeudi à Kinshasa.

"Les motivations du Rwanda sont claires :  maintenir la RDC dans une insécurité constante pour l'affaiblir, permettre la balkanisation de la RDC, piller les ressources naturelles de la RDC et procéder à la transplantation des populations étrangère dans les territoires conquis de la RDC".

Pour ce leader de l'opposition, c'est totalement "inadmissible".

Faiblesse de l'État

Martin Fayulu fait observer que "la répétition des agressions de notre pays par le Rwanda est due à la faiblesse de l'État et du leadership à la tête du pays" et la situation ne s'est pas du tout améliorée à cause du leadership actuel qu'il juge "illégitime, faible, incompétent et corrompu, qui est constamment à la recherche d'une légitimité, enfonce davantage le pays dans l'abîme".

Pour soutenir son argumentaire, il relève que ''Félix Tshisekedi a signé avec une légèreté déconcertante des accords secrets avec les pays voisins de l'Est au détriment du Congo et de son peuple. Il est allé jusqu'à sous-traiter la sécurité de notre pays au Rwanda et à l'Ouganda particulièrement. L'invitation de la police rwandaise à se déployer à Goma, rejetée par la population en est une preuve".

Mais aussi "la mutualisation des activités militaires avec l'armée Ougandaise, sans se soucier des conséquences que cela pourrait avoir, en est une autre. Il a aussi signé d'autres accords secrets avec le Rwanda qui trahit sa légèreté dans les engagements qu'il prend".

Et de renchérir : "il a déclaré l'état de siège dans les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri sans aucune planification.  Pire ! Félix Tshisekedi a inutilement provoqué une compétition entre les pays de l'Afrique de l'Est sur la RDC. Il promet à tout le monde et cette incontinence des promesses expose le pays et le peuple au danger".

Poursuivre la discussion à la CIRGL

C'est dans ce contexte qu'il recommande à João Lourenço, président en exercice de Conférences internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) "de poursuivre ses efforts de médiation dans le sens de ramener la paix dans la région".

Martin Fayulu demande au président de l'Union Africaine, Macky Sall, ''de faire actionner les mécanismes appropriés de l'Union africaine pour mettre fin une fois pour toute à l'insécurité récurrente dans la partie est de notre pays".

Et au Conseil de sécurité des Nations-Unies et à tous les pays épris de paix et de justice, il leur demande ''de condamner sans hésitation le Rwanda pour violation du droit internationale tel que codifié dans la charte des Nations-Unies".

Crise entre les dirigeants et non entre les peuples

Alors que les appels à des actes de xénophobie commencent à prendre du volume sur les réseaux sociaux, Martin Fayulu souligne que ''cette crise n'est pas une crise entre les peuples Rwandais et Congolais qui n'ont aucun problème entre eux et qui méritent mieux. Ne tombons donc pas dans le piège que l'on veut nous tendre et qui consiste à laisser penser au monde entier que c'est un conflit entre un peuple.''

Il estime que "nos peuples sont plutôt victimes du cynisme des leaders qui se plaisent à entretenir des cycles de violence et qui se nourrissent de ces violences".

Raison pour laquelle il appelle la population à rester "mobilisée et unie derrière nos forces armées pour défendre la patrieen danger, conformément à l'article 63 de notre Constitution. C'est à la fois un droit et un devoir sacré pour tout congolais".

Dieumerci Lusakumunu