« Les élections de 2023 seront financées totalement par le gouvernement » (Muyaya)

''C'est le gouvernement de la République démocratique du Congo qui finance l'intégralité du processus électoral", rassure Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement, après la publication du calendrier électoral des élections de 2023.
"D'une part, on est bien obligé de tenir le front de la guerre, d'autre part, nous respectons nos engagements" notamment l'organisation des élections dans le délai constitutionnel.
Le ministre de la communication estime que "cette prise en charge totale des élections par le gouvernement "est un message que nous envoyons à ceux qui pensent que nous pouvons négocier avec notre démocratie. Nous travaillons sous la houlette du président Tshisekedi pour que notre démocratie soit consolidée et pour que, quoi qu'il en coûte, nous soyons en mesure d'assurer au peuple congolais leur droit de voter et de choisir leurs dirigeants".
Au sujet des élections municipales et locales prévues dans le calendrier le 30 mars 2024 pour les scrutins des conseillers urbains, des bourgmestres et bourgmestres adjoints, le 27 mai 2024 pour les scrutins des maires et maires adjoints le 11 juillet 2024, pour les scrutins directs des conseillers des secteurs et des chefferies, Patrick Muyaya note que ''c'est un rendez-vous important. Nous sommes dans un pays immense, 100 millions d'habitants avec des étendues qui sont ce qu'elles sont. On a besoin d'avoir des représentants qui sont proches nous".
Et de rappeler : ''ce rendez-vous manque depuis plusieurs années. Nous apprécions la volonté de la CENI d'aller jusqu'à la base".
Vitesse de croisière
Présent lors de la publication de ce calendrier électoral tant attendu, Lambert Mende, député national, souligne que "c'est la vitesse de croisière qui est prise aujourd'hui avec cette cérémonie. Nous étions tous un peu dubitatif quant à la possibilité qu'aurait la commission électorale d'organiser les élections dans le temps qui a été prévu par les législateurs que nous sommes".
Mais à partir d'aujourd'hui, il estime que ''nous avons plus de raisons de faire confiance en cette centrale électorale parce que les balises sont fixées et nous allons pouvoir juger la CENI sur la manière dont elle va respecter ou non le calendrier qui vient d'être annoncé aujourd'hui".
Qu'à cela ne tienne, ''les Congolais savent que le calendrier constitutionnel sera respecté sauf cas de force majeure, nous aurons les élections dans le délai constitutionnel".
Alors que la situation sécuritaire reste parmi les contraintes susceptibles d'avoir une incidence sur le processus électoral, évoquée également par Denis Kadima, l'élu du Sankuru reconnaît que ''l'insécurité est un préalable qui a toujours été géré dans notre pays au cours de trois cycles électoraux que nous avons connu en 2006, 2011 et 2018".
Et de rappeler : ''jamais nous n'avons organisé les élections avec un pays totalement pacifié. Donc, on a toujours trouvé des solutions d'autant plus que l'insécurité n'est pas généralisée".
Fin du scepticisme à la Société civile
''À ce stade, nous pouvons déjà, à première vue, saluer ce calendrier parce que la CENI est en train de tenter de nous convaincre que les élections vont avoir lieu dans le délai constitutionnel, une chose que nous apprécions déjà", affirme, visiblement satisfait, Jonas Tshiombela, coordonnateur de la Nouvelle société civile du Congo (SNCC).
Il se dit aussi ''très intéressé parce que c'est la première fois que nous aurons les élections locales de manière complète. Ça nous fait défaut depuis plusieurs années, mais pour une fois ces élections sont programmées et nous le saluons".
Calendrier réaliste
De son côté, l'expert en matière électorale Jérôme Bonso explique que ''le calendrier a toujours été réaliste quand on parvient à contenir tous les préalables, toutes les échéances et la capacité de mobilisation, voir comment on doit introduire le facteur correctif au fur et à mesure que nous faisons l'opérationnalisation des opérations, en ce moment là le calendrier devient réaliste".
Il nuance cependant que ''le calendrier devient irréaliste lorsqu'on ne parvient pas à surmonter les contraintes, à relever les défis. Nous avons parlons des défis sécuritaires, financiers".
Jérôme Bonso souligne également une innovation dans ce calendrier, notamment ''le fait d'identifier et d'enrôler la population en 90 jours alors que, lors des élections précédentes, en 2006, pour enrôler 26 millions d'électeurs nous mis 13 mois, en 2011 nous avons consommé 15 mois pour enrôler 40 millions d'électeurs, en 2018 18 mois pour enrôler 40 millions d'électeurs mais maintenant là, en 2023, pour enrôler 50 millions d'électeurs, nous prendrons 90 jours. Donc, c'est vraiment une révolution".
Le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) a annoncé que "le 20 décembre 2023, il y aura organisation du scrutin direct du président de la République, des députés nationaux et provinciaux ainsi des conseillers communaux".
Selon le calendrier qu'il a publié ce samedi, ''la campagne électorale pour les candidats présidents de la République, députés nationaux et provinciaux aura lieu du 19 novembre au 18 décembre 2023".
Le président de la République élu va prêter serment le 20 janvier 2024.
Dieumerci Lusakumunu