''J'ai trouvé l'administration publique très malade, dans un état catastrophique, au stade 2 du coma. Quand vous embarquez 300 personnes dans un avion qui a une capacité de 150 personnes, cet avion décollera-t-il ?, C'est cette image qu'il faut pour présenter notre administration'', explique, invité du Magazine Le Débat, Jean Pierre Lihau, vice-Premier ministre, ministre de la Fonction publique.

Qui fait un constat amer de l'état de l'administration Congolaise en relevant qu'''on a aussi trouvé des effectifs totalement débordés. Un bureau qui devrait normalement occuper 2 personnes est rempli par 20 personnes. Une division qui devrait avoir 24 personnes, il y en a 90 et un bureau de 30 personnes est partagé par 200 personnes. Des effectifs pléthoriques pour un faible rendement''.

Il faut rajeunir l'administration

"'La complaisance qui nous a caractérisé durant toutes ces années nous a conduit dans une impasse. Il y a eu également un problème du vieillissement de l'administration publique, vec 256 personnes ayant plus de 100 ans. Beaucoup ne travaillent plus, mais ils ne sont pas non plus retraités. Ils sont toujours sur la liste des actifs. Cette situation exige le rajeunissement de l'administration. Mais, on ne peut pas rajeunir l'administration sans retraiter les agents".

Jean-Pierre Lihau annonce que "cette question est déjà sur la table. Nous avons décidé de procéder concomitamment à la mise à la retraite des agents éligibles à la retraite et au rajeunissement progressif de l'administration".

Il révèle que "nous avons trouvé un cadre juridique sur l'administration totalement dépassé. Les règlements actuels de l'administration qui présentent les détails sur la discipline, les avantages sociaux, le fonctionnement de l'administration, datent de 1982. Donc, nous avons fait quasiment 40 ans d'attentisme et de distraction. 40 ans durant nous n'avons pas donné de l'importance à l'administration''.

Le ministre de la Fonction publique renchérit : "nous avons trouvé des conditions de travail exécrables dans l'administration. Il n'y a plus de latrines dans les bâtiments, des bâtiments totalement usés. Et nous avons même trouvés plusieurs fonctionnaires sans bureau. Dans les provinces, certains fonctionnaires travaillent sous les arbres. C'est une situation extrêmement grave''.

À ce constat déjà amer s'ajoute ''l'hyper-matérialisation de l'administration. Alors que le monde évolue avec les nouvelles technologies de l'information, jusqu'à ce jour, rien n'a été fait de manière palpable pour se conformer à cette évolution".

Sur le plan du traitement des fonctionnaires, ''nous avons trouvé une situation incongrue. Partant du fait des complaisances dans le recrutement, l'État n'a pas été en mesure de prendre en charge tous les fonctionnaires à cause de ces recrutements faits sans le respect des normes légales".

Dieumerci Lusakumumu