13 Mai 2022

« Il faut maintenant juger les donneurs d'ordre » (Annie Chebeya)

Justice le 12/05/2022 à 19h17
« Il faut maintenant juger les donneurs d'ordre » (Annie Chebeya)

"Ils ont condamné les exécutants. C'est bien, c'est une avancée. Mais, nous voulons que les donneurs d'ordre puissent aussi être arrêtés, jugés et sanctionnés", affirme, sur TOP CONGO FM, Annie Chebeya, la veuve de Floribert Chebeya après la condamnation à la peine capitale du Colonel de Police Christian Ngoy et Jacques Mugabo (12 ans de prison) reconnus coupables de participation à l'exécution de Floribert Chebeya et Fidèle Bazana, défenseurs des droits de l'homme assassinés en 2010.

Retrouver, arrêter et juger Numbi

"Notre souhait était de connaître la vérité sortie à travers ce procès", insiste Annie Chebeya qui vit désormais au Canada.

"Nous voulons que tous les gens qui sont cités, surtout John Numbi, qui avait donné l'ordre et contre qui j'avais déposé plainte, puisse être jugé comme les autres. Il n'est pas au-dessus de la loi", clame-t-elle au sujet de cet officier supérieur des forces armées de RDC, actuellement en fuite.

"Pour nous, après l'arrêt rendu ce mercredi 11 mai, on peut dès demain fixer et débuter le procès contre John Numbi. Pourquoi attendre encore longtemps alors que tout le monde sait que c'est lui qui a donné l'ordre qu'on puisse tuer mon mari", dit-elle encore.

Et d'ajouter : "je n'épargne pas non plus Joseph Kabila", dont l'implication dans le double assassinat avait été évoquée par le Major Paul Mwilambwe (acquitté des faits de désertion), lors de sa comparution comme renseignant. À l'époque, l'officier de Police était chargé du système de vidéosurveillance de l'Inspection générale de la police.

Vouloir, c'est pouvoir 

"Je ne pense pas que ce soit trop difficile de retrouver John Numbi. Si la justice Congolaise veut l'arrêter, elle dispose de plusieurs leviers tel qu'interpol. Nos services de sécurité peuvent également travailler dans ce sens", estime la veuve Chebeya.

À la haute Cour militaire ce mercredi, lors d'un procès en appel de Floribert Chebeya, Christian Ngoy Kenga a été condamné à la peine de mort "sans circonstance atténuante". Le commandant du bataillon Simba était notamment poursuivi pour participation avec préméditation dans ce double meurtre. Témoin clé, Paul Mwilambwe acquitté. En cavale, Jacques Migabo écope de 12 ans de prison. Ayant un grade supérieur à tous les magistrats militaires, John Numbi ne peut pas être jugé au stade actuel. La partie civile exige sa révocation de l'Armée.


Éric Lukoki

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