« Il est impossible d'organiser les élections en 2023 » (Expert)

"C'est regrettable qu'avec tout ce qu'il a comme expertise, Dénis Kadima fasse une déclaration politique qui est en inadéquation avec l'évolution actuelle du processus électoral", estime, sur TOP CONGO FM, le président du Panel des experts de la Société civile, réagissant aux assurances faites par le président de la CENI sur la tenue des élections en 2023.
"Lui-même n'est pas convaincu de ce qu'il dit. Si on décide d'aller aux élections dans des conditions pareilles, on n'aura pas d'élections apaisées", alerte Dieudonné Mushagalusha (Photo).
Retard de toutes les opérations électorales
"La feuille de route, qui a été publiée par la CENI elle-même au mois de cette année, connaît une réalisation de moins de 25%. Toutes les opérations électorales qu'ils ont annoncées sont retard", rappelle-t-il.
"En matière électorale, la boussole reste le calendrier électoral. Il n'a jamais été publié pour permettre aux compétiteurs de se préparer et aux électeurs d'être sensibilisés. À ce jour, le lancement des opérations de l'identification des électeurs n'a pas encore commencé. Il est impossible d'organiser la refonte totale du fichier électoral dans notre pays dans moins de 4 mois".
Pour cet expert électoral, "il faut considérer également qu'il y a des délais incompressibles en matière électorale dont les recours en justice. Tant qu'on n'a pas fini l'enrôlement et l'identification des électeurs, on aura pas la loi sur la répartition des sièges qui est basée sur le nombre d'enrôlés. Il y a aussi la mutualisation du fichier électoral. C'est un imbroglio total".
D'autres contraintes
"Si on se réfère à la loi sur l'identification des électeurs, il est prévu d'enrôler les nouveaux majeurs qui ont 16 ans. Si on les enrôle maintenant, automatiquement, ils auront droit de voter en 2024. C'est du mensonge ou on veut faire du tripatouillage électoral".
Dieudonné Mushagalusha parle aussi "de la commande des matériels qui vient d'être lancée. Ils ne sont pas encore livrés. Il faut faire le déploiement, la formation, l'identification, les tests de ces matériels et autres. Il faut la cartographie électorale qui n'est pas encore terminée. On ne sait pas où seront les centres d'inscription".
Il y a également le fait que "l'Assemblée nationale n'est pas encore en session ordinaire relative à la loi sur la répartition des sièges qui doit être convoquée en septembre. Il n'y a aucun plan de décaissement aujourd'hui ni pour les opérations électorales en dehors du budget lié au paiement".
Dans ce contexte, "la loi électorale parle aujourd'hui de l'implication des Congolais de la diaspora. Comment enrôler les Congolais qui sont à l'extérieur du pays tant qu'on ne les a pas identifiés".
Raison pour laquelle "nous sommes en train de nous préparer pour faire des propositions concrètes pour organiser de bonnes élections".
Lors d'une conférence-débat au Centre d'accueil Kimbaguiste dans la commune de Kasavubu à Kinshasa, le président de la CENI a rassuré que "le glissement ne fait pas partie de notre vocabulaire. Nous n'allons pas glisser. On va se battre avec vous pour avoir des élections en 2023".