« C'est Matata Ponyo qui avait sollicité l'enquête sur le projet Bukanga » Lonzo (IGF)
''L'Inspection générale des finances (IGF) s'est saisi du dossier (du Parc agro-industriel de) Bukanga Lonzo après la sollicitation du Premier ministre de l'époque Matata Ponyo. Il nous a écrit, demandant un contrôle à cause de nombreuses critiques dont faisait objet ce projet au sein de l'opinion", révèle l'Inspecteur général des finances/coordonnateur Iyeleza Keba Kenza, invité du Magazine Le Débat sur TOP CONGO FM.
"En dehors de ce dossier, il n'y a aucun autre qui concerne la gestion du régime passé. Le Chef de l'État a déclaré lors de son investiture qu'il ne voudrait pas fouiner dans le passé".
Raison pour laquelle "la majorité de nos missions sont intervenues après l'alternance, souvent en 2018. Pour comprendre la gestion de l'année 2019 il faut remonter à 2018. Mais, au cas où certains parquets nous saisissent pour des dossiers qui datent par exemple de la période d'avant l'actuel régime, nous allons enquêter".
Mission d'enquête à la présidence
Alors que l'IGF est souvent critiquée pour épargner éventuellement la présidence de la République des enquêtes, le coordonnateur de cette institution rappelle que ''l'IGF fait à présent un contrôle au niveau de la présidence, parce que c'est un service public. Il ne faut pas affirmer que l'IGF ne peut pas aller à la présidence. Nous faisons un contrôle sur l'effectif de la présidence. On a constaté qu'il y a beaucoup de problèmes".
Il explique que ''normalement la Présidence est composée des fonctionnaires, du cabinet du Chef de l'État et des cabinets de différents conseillers, qui ne sont pas nommés sur ordonnance. Mais avec les départs et les arrivées, on n'a du mal à savoir qui est qui. Voilà pourquoi on a sollicité l'intervention de l'IGF''.
Il souligne qu'"il n'y a pas de conditions pour contrôler la gestion de la présidence de la République. Il suffit de signer un ordre de mission. Et c'est au niveau de la comptabilité que nous devrions effectuer ce contrôle. Mais aujourd'hui, ce n'est pas opportun de mener une mission de contrôle au niveau de la présidence. On ne peut pas faire ce travail par sentiment".
Au sujet des dépassements budgétaires de la présidence, souvent décrié par la société civile, Iyeleza Lena estime que ''le dépassement est un des indicateurs qui peut nous pousser à diligenter une mission, mais ce n'est pas le seul indicateur parce que le dépassement budgétaire n'est pas un détournement. Quand il y a dépassement budgétaire, cela veut dire qu'on a pas fait de bonnes estimations dans l'élaboration du Budget".
Mais, "on peut du moins établir un programme d'action sur le dépassement quand nous allons contrôler les marchés publics.En effet, la présidence de la République est l'ensemble de plusieurs services,donc à ce niveau,on peut contrôler dans chaque service pour savoir où et pourquoi est-ce-qu'il y a eu dépassement".
Dieumerci Lusakumunu