Appel à la salubrité médiatique (Tshisekedi)

"La dépénalisation des délits de presse constitue un pas important dans la requalification du métier d'informer. Cependant, cette démarche implique nécessairement un travail de salubrité médiatique mené en amont par les professionnels eux-même'', estime, Félix Tshisekedi, lors de son allocution à l'occasion du lancement officiel des travaux des états généraux de la communication et médias ce mardi 25 janvier.
''Aux termes de ces assises, nous ressortirons avec une proposition de révision de la loi portant sur l'exercice de la liberté de la presse ainsi que d'autres textes qui devront être soumis au niveau institutionnel pour examen et adoption'', rassure le président de la République Félix Tshisekedi.
''J'entends peser de tout mon poids pour voir comment, dans le meilleur délai, on peut faire avancer cet agenda. Autant je m'assurerai que la sécurité soit garantie aux journalistes dans l'exercice de leur métier partout à travers la République''.
Forme dangereuse de la pauvreté
Conscient des difficultés inhérentes au contexte économique général du pays que connaissent les journalistes en RDC, Félix Tshisekedi souligne que ''la pauvreté des médias est l'une des formes les plus dangereuses de la pauvreté parcequ'elle empêche les populations d'être pleinement informées de la marche de leur pays et du monde".
Le Chef de l'État rassure que "je serai heureux de connaître les conclusions de vos échanges sur la viabilité économique des médias. Et nous verrons dans la mesure du possible comment nous pouvons nous impliquer pour relever ensemble ce défi et avoir des médias puissants, capables de mieux nous accompagner dans la marche pour le changement du narratif en République démocratique du Congo''.
Dépénalisation des délits de presse
''Je pense ici à la prolifération des titres, des stations de radio et des chaînes de télévision ne remplissant pas les conditions requises pour exercer et à toutes ces personnes, femmes et hommes qui se retrouvent dans votre corporation sans en avoir le profil".
C'est dans ce contexte qu'il annonce qu'''en attendant la loi, le gouvernement décide ou envisage d'accorder un moratoire sur dépénalisation des délits de presse''.
Appelant les professionnels des médias à plus de responsabilités, le président de la République note que ''la balle étant dans votre camp, il vous revient donc de renforcer les organes de régulation et d'autorégulation, de vous assurer que ceux qui exercent le métier le font de manière professionnelle, car l'exercice de la liberté de la presse vous confère des droits autant qu'il vous donne des obligations. Cette liberté n'est pas à confondre avec le libertinage''.
Il souligne notamment que cette liberté à pour limite ''les prescrits de la loi, le respect de bonnes mœurs, les impératifs liés à la sécurité du pays etc.".
Réinvention de la profession
À l'ère du numérique, et avec les mutations que subissent les médias, Félix Tshisekedi appellent les professionnels des médias classiques ''à se réinventer techniquement et déontologiquement pour assainir votre corporation, économiquement pour assurer la viabilité de vos entreprises de presse et technologiquement pour ne pas rater le train de la révolution numérique qui fait déjà de notre vaste un monde un village planétaire''.
Il reste convaincu que "ces mises à jour entraînent inéluctablement un changement de paradigme au niveau du métier d'informer. Une fois cette mise à jour opérée par vous-mêmes professionnels des médias, le gouvernement de la République sera à les côtés pour l'appui nécessaire que requiert cette mutation''.
"Cela fait partie des responsabilités régaliennes de l'État, car sans une presse libre, plurielle et viable, la démocratie et son corollaire, État de droit, ne sont qu'un leurre''.
Félix Tshisekedi exhorte les journalistes "à nous accompagner avec la distance critique qui est la vôtre dans nos efforts pour le redressement de notre cher et beau pays. Devenez nos alliés dans la lutte contre les antivaleurs, notamment dans la dénonciation du tribalisme, de la corruption, du trafic d'influence''.
Ces états généraux de la communication et médias, le deuxième de l'histoire des médias en RDC a pour thème ''média Congolais, quels perspective à l'ère du numérique face aux défis du développement durable". Les travaux y rekatifs, qui se tiennent à Kinshasa, vont s'étendre sur 3 jours.
Dieumerci Lusakumunu
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